Un Casque bleu jordanien de la mission des Nations unies au Mali (Minusma) a été tué et trois autres blessés mercredi matin dans l’attaque de leur convoi à Kidal (nord), a annoncé l’ONU.
Le convoi dans lequel se trouvaient les quatre Jordaniens a essuyé pendant une heure des tirs à l’arme légère et au lance-roquettes, a indiqué à New York le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric.
Le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, a parlé sur les réseaux sociaux d’opération « terroriste », sans en préciser les auteurs présumés.
« Malheureusement, l’un des Casques bleus a succombé à ses blessures suite à l’attaque de ce matin », a-t-il dit.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres « condamne fermement » cette attaque, a dit M. Dujarric.
Le secrétaire général de l’ONU notait pourtant dans un rapport destiné au Conseil de sécurité que les positions de Kidal avaient été récemment celles de la Minusma les moins sujettes à des attaques. Dans ce rapport publié incidemment le jour de l’attaque, M. Guterres y voyait l’effet possible d’une intensification du dialogue politique de la part de la mission avec des acteurs primordiaux de la zone.
Mais, depuis une semaine, cinq incidents sont survenus dans le secteur, a dit la Minusma sans en préciser la nature.
Avec ses quelque 13.000 soldats, la Minusma, créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien, est la mission de maintien de paix de l’ONU ayant subi le plus de pertes humaines. Au total, 172 de ses Casques bleus sont morts dans des attaques, selon la mission.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
Le pays est désormais dirigé par une junte qui s’est détournée de la France et de ses partenaires, et s’est tournée vers la Russie pour tenter d’endiguer la propagation jihadiste qui a gagné le centre et le Burkina Faso et le Niger voisins.
Ces violences ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés.
Source : SUNU Afrik