Nouvelle attaque en Centrafrique attribuée au groupe armé 3R

Quelque 33 personnes, dont deux soldats, ont été tués, lundi 29 novembre, dans une attaque simultanée attribuée aux rebelles des 3R contre deux villages du nord-ouest du pays, dans la préfecture de l’Ouham-Pendé, en Centrafrique.

 

C’est le plus lourd bilan depuis l’instauration par le président Faustin Archange Touadéra mi-octobre d’un cessez-le-feu. Les 3R sont pointés du doigt pour de nombreuses exactions qu’ils continuent de commettre dans cette région. La Minusca accuse ce groupe armé d’avoir tué 12 civils quelques jours plutôt. Concernant cette attaque, les autorités locales parlent de représailles à la suite de la saisie d’un véhicule de communication des rebelles dans cette région proche de la frontière camerounaise, et située à quelque 500 km au nord-ouest de Bangui.

Ce véhicule de communication a été retrouvée dans la brousse dimanche et a directement été acheminé dans la localité de Kaïta, selon le sous-préfet de Bocaranga, Esaïe Gbanin. Les habitants de ce village ont alors fait part de leurs inquiétudes aux autorités.

Ces craintes vont se vérifier dès le lendemain car des centaines de rebelles armés ont attaqué simultanément lundi la localité de Boy-ngou, qui abrite depuis deux mois une importante base militaire des FACA, et Kaïta, où se trouve un petit détachement de soldats.

Les habitants ont fui vers le Cameroun
Selon les témoignages recueillis par le responsable administratif, les rebelles ont lancé leur attaque surprise à partir de 4h00 du matin. Une partie a fixé les soldats centrafricains alors que d’autres s’en sont pris aux civils. Les assaillants se sont finalement repliés dans la brousse aux environs de 10h du matin en laissant derrière eux les corps de 29 civils massacrés à Kaïta, ainsi que 2 autre civils et deux soldats tués à Boy-ngou, toujours selon le préfet.

Depuis, Kaïta, qui se prépare à devenir le chef-lieu de la commune de Lacrenon, s’est vidée de ses plus de 8 000 habitants et Boy-ngou, de son millier de résidents. Tous ont trouvé refuge au Cameroun voisin, notamment dans la localité de Yamba. « Pour le moment, ils ne veulent pas regagner leurs villages d’origine par crainte de nouvelles représailles de la part des 3R », a expliqué Esaïe Gbanin.