Crise anglophone : la Grande-Bretagne dit n’avoir pas reçu de demande de rapatriement des incitateurs à la violence

Dans une interview accordée au journal News Watch Cameroon parue ce 1er novembre, Christian Dennys-McClure, le Haut-commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun a déclaré ne pas avoir reçu du gouvernement camerounais, des demandes d’extradition de ceux qui s’illustrent par des discours violents dans la crise anglophone. « Je ne suis pas sûr d’avoir entendu les appels concernant le rapatriement », a déclaré le diplomate.

 

« Lorsque ces actions contreviennent à la législation nationale, où que ces propos haineux soient tenus aux États-Unis, au Royaume-Uni ou dans toute autre juridiction, il appartient à la police locale et aux procédures judiciaires de poursuivre les individus qui passent le cap de l’enquête », a estimé le Haut-Commissaire.

Il ajoute néanmoins que « nous défendrons toujours l’idée qu’il est très peu utile pour les personnes qui encouragent les discours de haine et l’utilisation de la violence depuis l’étranger ».

Cette sortie de l’ambassadeur intervient quelques jours après celle du ministre des Relations extérieures sur le sujet. A une soixantaine de diplomates qu’il a réuni à Yaoundé, le 28 octobre pour les entretenir sur la crise anglophone, le ministre Lejeune Mbella Mbella a réitéré cette demande : que les séparatistes installés à l’étranger qui attisent les violences dans le cadre de cette crise soient remis aux autorités camerounaises.

« Les concertations ont cours avec certains de vos pays en vue des poursuites à l’encontre de certains Camerounais de la diaspora, qui profitant de la distance et du confort offerts par les pays d’accueil, font ouvertement l’apologie des discours de haine et alimentent les tensions tribales sur de nombreuses plateformes numériques », a déclaré le ministre des Relations extérieures (Minrex).

Pour ce qui est des solutions à apporter pour mettre fin au conflit séparatiste qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le Haut-commissaire Dennys-McClure pense que : « en ce qui concerne la manière la plus efficace de réduire la violence et de trouver des solutions durables à un conflit, les parties prenantes étrangères, qu’il s’agisse des pays voisins ou de ceux d’Europe ou d’Amérique, peuvent jouer un rôle constructif en facilitant le dialogue, la médiation et les processus de paix. Nous proposerons toujours de nous engager et de soutenir les processus viables qui favorisent le dialogue ».