RDC: les journalistes craignent encore plus de menaces et agressions à l’approche des élections

(illustration) © Guerchom Ndebo, AFP Les journalistes basés au Nord-Kivu et en Ituri ont été particulièrement visés par des menaces et agressions, ce qui inquiète dans ces zones sous état d'urgence. Ici, le camp de déplacés de Kayembé, près de Goma, au Nord-Kivu, le 30 août 2021.

Au moins 110 cas d’attaques contre les journalistes et les médias ont été enregistrés en 2021, selon les chiffres présentés mardi 2 novembre à Kinshasa par l’ONG Journaliste en Danger (JED) lors de la Journée Internationale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Plus de la moitié de ces cas d’atteintes à la liberté de la presse touchent à la sécurité physique et sont constitués des menaces, voire des assassinats, et ce tant à la capitale que dans l’Est.

Journaliste en danger (JED) est particulièrement inquiet pour les journalistes basés au Nord-Kivu et en Ituri, soit deux provinces placées sous état de siège depuis le mois de mai.

« C’est très inquiétant que ça soit ces deux provinces, qui sont sous état de siège, où on a enregistré le nombre le plus élevé des exactions y compris des assassinats des journalistes, explique Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l’ONG. Cette année, on en a eu quatre. L’année passée, c’était deux. Le plus inquiétant, c’est que pour tous ces cas on a jamais eu le moindre début d’enquête. »

Aujourd’hui, JED veut que les autorités passent des promesses aux actes, avec une piste possible à la main.

« La possibilité de pouvoir mettre sur pied un mécanisme national de prévention et protection des journalistes, propose le responsable de JED. Cela va nous servir d’abord pour alerter, mais aussi de lutter contre la culture de l’impunité, où on voit qui sont les responsables de ces attaques contre les journalistes. Ce sont des personnes identifiables. »

De son côté, la ministre congolaise de la Culture, Arts et Patrimoine Catherine Katungu Furaha espère également plus d’actions, a-t-elle dit en tant que représentante de gouvernement lors de cette journée de commémoration et de plaidoyer : « Au gouvernement, je dirais qu’il est grand temps qu’on lave image et qu’on prenne nos responsabilités. Il faut trouver les solutions aux questions qui sont devant la justice. »

L’autre inquiétude de JED, c’est l’approche de la période pré-électorale. L’organisation redoute une montée de la pression sur les médias. Car au-delà de ces pressions, JED tire la sonnette d’alarme sur le cas de journalistes contraints à vivre dans la clandestinité pour échapper à la mort, après des menaces des miliciens ou des militants politiques.

 Source: Rfi