Un vif mécontentement de la MINUSCA grandissant à travers le pays

La mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine a longtemps été critiquée pour son cherté et son inefficacité, mais récemment, le mécontentement populaire de la MINUSCA a atteint son apogée pour un certain nombre de raisons. Plusieurs manifestations et rassemblements contre la MINUSCA ont commencé à se dérouler presque quotidiennement dans de nombreuses villes et villages du pays.

Les Centrafricains ont perdu patience quand le 10 août, Kaltouma Djouma, une fillette de Bria, a été tuée par les casques bleus de la MINUSCA. Les casques bleus, devenus les auteurs de l’accident mortel, ont commencé à tirer pour disperser la foule rassemblée. Une des balles a tué Kaltouma Djouma. Après cet incident, il y a eu une vague de rassemblements contre la MINUSCA dans des villes comme Bangui, Bria, Bossangoa, où de nombreuses personnes sont descendues dans la rue avec des pancartes exigeant que les responsables soient traduits en justice. Sur les pancartes, on pouvait voir les inscriptions suivantes: «La mort de notre jeune sœur Kaltouma Djouma ne peut pas rester impunie», «Trop c’est trop ! Nous réclamons justice». 

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Aussi des personnes en colère ont lancé une action STOP MINUSCA. Cette action s’est déroulée à Bangui à partir de juillet 2021 et ensuite a eu lieu dans plusieurs villes du pays. La signification de l’action STOP MINUSCA est que beaucoup de gens sortent sur la route, bloquant le passage des voitures de la MINUSCA. La dernière action a eu lieu dans la ville de Mbaïki le 26 août où les manifestants brandaient des pancartes avec des slogans « Stop Minusca » et empêchaient la circulation des camions de la mission onusienne. Ainsi, les gens veulent montrer leur mécontentement face à la MINUSCA, qui coopère avec les rebelles et tue des innocents. 

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Entre autres, les Centrafricains se sont souvent mis en grève pour dénoncer les crimes de la MINUSCA et exiger le retrait immédiat de la mission de l’ONU. Ainsi, à Bria, le 30 août, une manifestation a eu lieu, où les gens ont appelé les casques bleus des assassins pour leur coopération avec les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). 

Sur les réseaux sociaux, les gens expriment aussi activement leur indignation face aux actions de la MINUSCA, dénonçant l’aide aux rebelles, le meurtre de civils, l’indifférence et l’inefficacité. Les gens croient que la mission onusienne dont l’objectif principal est de protéger les populations et de rétablir la paix apporte au contraire aux Centrafricains une seule souffrance.

Le mécontentement populaire de la MINUSCA a tellement augmenté que les habitants du village de Bondiba ont écrit une lettre au président de la République, Faustin Archange Touadera, en demandant de renvoyer le contingent bangladais à Baboua et de ne pas le laisser entrer dans leur village. Dans la lettre, les habitants de Bondiba ont également indiqué avoir vu des casques bleus remettre des armes et des mines aux rebelles de 3R, groupe armé membre de la CPC. Ainsi, le contingent bangladais gâche les efforts des soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) et de leurs alliés russes et rwandais, qui ont réussi à rétablir la paix et la stabilité sur le terrain.

Ce qui est surprenant, c’est que malgré  le vif  mécontentement des casques bleus, les responsables de la MINUSCA n’ont pas encore réagit.