Le président, Abdelmadjid Tebboune, a accordé sa grâce à des prisonniers incarcérés pour avoir pris part à des manifestations dans le cadre du mouvement de contestation.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la libération de 101 détenus incarcérés pour avoir appelé ou pris part à des manifestations dans le cadre du mouvement de contestation du Hirak, selon un communiqué de la présidence, mercredi 14 juillet, dans la soirée.
Le président Tebboune « a décrété une grâce au profit de 30 détenus condamnés définitivement dans des affaires d’attroupement et de trouble à l’ordre public », a précisé le communiqué. Le chef de l’Etat « a décrété également des mesures de clémence complémentaires en faveur de 71 jeunes détenus condamnés pour les mêmes actes, qui seront relâchés pour rejoindre leurs familles, dès mercredi soir ».
Ce nouveau geste de clémence fait suite aux mesures « décrétées à l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de la Fête de l’indépendance, le 5 juillet », a indiqué la présidence. Le 4 juillet, le président Tebboune avait décidé la libération de jeunes détenus du Hirak, une mesure de clémence traditionnelle à la veille de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance. Dix-huit prisonniers avaient alors été élargis, et l’opération devait se poursuivre « pour les autres », avait indiqué le ministère de la justice qui n’avait pas précisé le nombre de détenus concernés.
Troisième mesure de clémence en deux semaines
La majorité d’entre eux sont des jeunes arrêtés au cours des semaines qui ont précédé les élections législatives du 12 juin. Avant l’annonce de la libération de ces 101 détenus, plus de 300 personnes étaient en prison pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le Comité national de libération des détenus (CNLD).
C’est la troisième fois en l’espace de deux semaines que des détenus bénéficient d’une mesure de clémence de la part du chef de l’Etat. Mardi, M. Tebboune avait ordonné la libération « avant la fin de cette semaine » d’une soixantaine de détenus, condamnés à des peines de prison pour fraude au baccalauréat, une mesure décidée à l’occasion de l’Aïd-el-Kébir, une fête religieuse qui sera célébrée les 20 et 21 juillet.
Né en février 2019 du rejet populaire d’un cinquième mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika, le Hirak – un mouvement pacifique et sans véritable leadership – réclame un changement radical du système de gouvernance en place depuis l’indépendance.
Elu en décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à mener des réformes économiques et politiques et a appelé l’opposition à faire le choix du dialogue afin de maintenir la stabilité dans le pays. Les Algériens ont voté, l’année dernière, une nouvelle Constitution, qui donne un plus grand rôle au premier ministre et au Parlement.
Source: Le Monde