RDC: des groupes armés tuent au moins 50 civils en Ituri

(illustration). ALEX MCBRIDE / AFP Un véhicule des Nations unies patrouille dans la région de Djugu, en Ituri, en mars 2018

En RDC, des groupes armés, pour l’instant non identifiés, ont tué au moins cinquante civils dans la nuit de dimanche à ce lundi 31 mai, selon un bilan encore provisoire du Baromètre sécuritaire du Kivu. Les attaques se sont déroulées dans deux villages en territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri, au nord de la frontière avec le Kivu. Une attaque d’une ampleur sans précédent. Les asssaillants ont également visé un camp de réfugiés.

C’est en pleine nuit que les hommes armés ont attaqué les villages d’Ituri, de Boga et de Tchabi ainsi qu’un camp de déplacés. Pour Pierre Boisselet, coordonateur du projet Baromètre du Kivu qui recense les violences dans la région, il est encore trop tôt pour savoir qui a commis le massacre, malgré la présence des milices ADF non loin de là, au Nord-Kivu.

« C’est une zone où il y a eu des représailles communautaires très sanglantes par le passé, à Tchabi, justement. A l’époque, les autorités avaient attribué, à tort, l’attaque aux ADF. Donc il faut, je pense, être encore très prudent sur l’attribution de cette attaque », précise-t-il.

Depuis bientôt un mois, les régions de l’Ituri et du Nord-Kivu ont été déclarées en état de siège par le président Tshishekedi. Mais les massacres ont repris, depuis plusieurs jours et les morts de dimanche interrogent maître Jean Bosco Lalo, coordonnateur des avocats de la population congolaise .

« Nous, nous voudrions qu’une enquête en profondeur soit menée afin de comprendre ce qui s’est passé. Pourquoi le camp de ces déplacés a été ciblé ? Qu’est-ce que l’armé, qui était aussi sur place, a donné comme informations parce que la population a quand même donné des signaux d’alerte comme quoi il y avait des mouvements suspects autour de la région de Boga et Tchabi », tient-il à souligner.

Depuis le début de l’état de siège, l’armée a annoncé de nombreuses victoires sur les groupes armés mais les experts de la région et la société civile restent encore sceptiques sur leur véracité.

 Source: Rfi