11 jours après son interdiction, le bitcoin vaut désormais plus de 80 000 $ au Nigeria. Comme en Chine, l’interdiction de l’hydre cryptographique s’est retournée contre de naïfs banquiers centraux.
Quand la banque centrale du Nigeria se tire une balle dans le pied
Tout a commencé le 05 février, lorsque la banque centrale du Nigeria a interdit aux banques de traiter avec les exchanges de cryptomonnaies.
Cette interdiction ne choquera pas grand monde puisque le sixième pays le plus peuplé au monde n’est pas réputé pour faire dans la dentelle. Le bitcoin est devenu populaire l’année dernière en réaction à la fermeture des comptes bancaires de l’organisation « EndSARS movement » qui milite contre la brutalité de la police nigérianne et le manque de liberté d’expression.
Le bitcoin fait désormais office de rempart contre un pouvoir autoritaire. Ce qui est aussi vrai en Occident car n’oublions pas que Wikileaks – l’organisation du lanceur d’alerte Julian Assange – a recourt au bitcoin depuis que Paypal a coupé les ponts.
La farce nigériane a continué le 11 février lorsque le sénateur Sani Mohammed Musa a lâché que le bitcoin avait rendu la monnaie nationale, le Naira, « presque sans valeur ou sans valeur ».
Le bitcoin a bon dos car c’est bien évidemment la balance commerciale chroniquement déficitaire du pays qui a détruit la valeur du Naira. La monnaie nationale est en chute libre depuis 2014.
Les Nigérians ne sont évidemment pas dupes et cette interdiction n’a fait que renforcer la demande pour l’or digital. Le bitcoin s’échange actuellement pour près de 80 000 $ d’après le site bitcoinpricemap.com. Soit 35 % de plus que dans le reste du monde…