La mission conjointe du sous-secrétaire général des Nations unies pour les opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, du commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine (UA), l’ambassadeur Smail Chergui et du président de la Commission de la Communauté Economique de l’Afrique Centrale (CEEAC), l’ambassadeur Gilberto da Piedade Veríssimo s’est achevée ce vendredi 30 octobre. Ils ont rencontré le président de la République, les leaders religieux, des représentant de la société civile ou encore les des groupes armés… La mise en œuvre de l’accord de paix a été l’un des sujets centraux de cette visite.
Les groupes armés signataires de l’accord de paix n’ont de cesse de faire connaître leur mécontentement. Il y a deux jours, ils publiaient encore un mémorandum détaillant ce qui entrave selon eux sa mise en œuvre : dysfonctionnement des organes de mise en œuvre, prises de décisions unilatérales, leaders et représentants de groupes armés pris pour cibles ou déconsidérés…
Jean-Pierre Lacroix concède que dans un certain nombre de domaines, il y a eu des retards. Notamment la mise en place des unités spéciales mixtes de sécurités, ces unités qui doivent être composées en partie d’ex-combattants et de forces de défenses et de sécurité, prévues par l’accord de paix. Le sous-secrétaire général des Nations unies pour les opérations de maintien de la paix affirme : « Des engagements demandent encore à être tenus dans leur totalité ».
Sur le terrain, les violences des groupes armés persistent tout comme les violations de l’accord de paix même si ces dernières semblent être en diminution. En juin dernier, le secrétaire général des Nations unies se disait profondément préoccupé par la poursuite des affrontements violents impliquant des groupes armés engendrant des violences sur les civils et les acteurs humanitaires. Il dénonçait aussi les initiatives expansionnistes de certains groupes armés.
Le processus électoral également au coeur de la mission
« Il n’y a pas de plan B. Je pense que l’échéance constitutionnelle doit être respectée. Je pense que dans aucun pays au monde aujourd’hui, il n’y a une élection parfaite. Donc compte tenu des conditions propres à la Centrafrique, il me semble que les conditions sont réunies pour aller vers cette élection. Le tout c’est que maintenant comme on l’a dit aux partis politiques qu’ils prennent leur responsabilité d’aller dans les bureaux de vote et surveiller eux-mêmes le déroulement de ce vote et s’assurer qu’au sortir de cette journée de vote qu’ils puissent eux-mêmes participer et contrôler le comptage des voix. Ce serait une manière d’ajouter de la crédibilité à ces élections. »
Si ce constat est partagé par Jean-Pierre Lacroix, le sous-secrétaire général des Nations unies pour les opérations de maintien de la Paix assure que beaucoup reste à faire. « Il faut que les électrices et les électeurs puissent se prononcer en très grand nombre. Ça suppose que la campagne se déroule sans intimidation dans un climat pacifique, apaisé, démocratique. Nous avons passé à tous des messages encourageant à faire prévaloir ce climat et à rejeter les discours de division de haine d’incitation à la violence. »
Les Nations unies, l’Union africaine et la CEEAC ont mis en garde contre toutes tentatives d’entraver le processus électoral et affirmés que les auteurs de tels actes seraient identifiés, arrêtés et traduits devant la justice.
L’importance de l’aspect régional de cette élection a aussi été soulignée. Une conférence des chefs d’Etat de la sous-région aura lieu en novembre à Libreville et la Centrafrique sera à l’agenda de cette réunion a annoncé le président de la commission de la CEEAC.
Je constate que dans nos contacts avec les représentants des groupes armés, personne n’a remis en cause le processus électoral, la tenue des élections.
Source : rfi