RDC: la Monusco va se reconcentrer à l’est du pays

ALEXIS HUGUET / AFP La Monusco a décidé de concentrer ses moyens sur les zones où sévissent majoritairement les groupes armés, comme ici au Nord-Kivu.

Quelle stratégie de sortie de la République démocratique du Congo pour la Monusco ? Le gouvernement congolais et la mission de l’ONU ont transmis au Conseil de sécurité un document de travail qui prévoit le retrait progressif des casques bleus et le démantèlement de bases.

 Les premières provinces concernées sont le Kasaï central et le Kasaï. Les bases-là devraient fermer d’ici 2021. Ensuite, ce sera au tour de la province du Tanganyika. Une fois de plus, l’ONU veut se replier sur les trois principales provinces de l’est du pays.

De retour d’une visite sur le terrain, le numéro 2 de la mission, en charge des opérations, l’Américain David Gressly, s’en est expliqué hier au cours de la conférence de presse bimensuel de la mission : les derniers casques bleus en train de quitter le Kasaï et le Kasaï Central doivent être remplacés par 300 policiers onusiens. Pour un temps seulement. Depuis Goma, David Gressly explique.

« Dans les deux provinces, les forces de sécurité nationales peuvent gérer sans nous. Je crois que c’est aussi simple que ça. Je crois même qu’on fermera ces bureaux à la fin juin de l’année prochaine. Cela va nous permettre parmi d’autres choses de focaliser nos efforts pour les conflits qui sont toujours très importants dans le Nord-Kivu, en Ituri et au Sud-Kivu. »

 David Gressly a visité la base désormais FARDC de Semuliki dans le territoire de Beni au Nord-Kivu où des casques bleus avaient été massacrés en 2017. Elle a été remise à l’armée congolaise en février dernier. C’est parmi les stratégies de la mission onusienne. « Nous avons envisagé le développement de cinq autres bases pour aider les FARDC à mieux sécuriser les zones et tenir des positions. »

Depuis 2014 et la prise des principaux bastions ADF, les forces armées congolaises n’ont cessé de perdre et de reprendre du terrain au gré des offensives et de leur approvisionnement. Ils sont particulièrement vulnérables dans les camps, des installations jusqu’ici précaires dans lesquelles vivent également leurs femmes et leurs enfants.

  Source : rfi