Le bus du contingent égyptien de la MINUSCA a heurté une fille

Les Centrafricains ont appris avec tristesse un événement tragique qui s’est produit récemment à Bangui privant la vie d’une fille innocente. Le 1er novembre 2021, des casques bleus du contingent égyptien de la MINUSCA ont pénétré dans la zone protégée de la résidence du président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra, dans le 4 arrondissement de Bangui.

Les casques bleus ont commencé à prendre des photos et des vidéos non autorisées du périmètre protégé, ce qui est interdit par la loi. En ignorant les avertissements des gardes présidentiels, les casques bleus les ont contraints à poursuivre. Les gardiens de la paix eux-mêmes, voulant s’échapper de la scène du crime et éviter la poursuite, ont percuté une fillette de 16 ans à pleine vitesse, l’abattant à mort. Les éléments de la sécurité présidentielle, voyant la jeune fille en danger, ont tiré des coups de semonce en l’air, mais il n’a pas été possible de sauver la jeune fille.

Selon Adèle Mireille, la mère de la victime qui s’appelait Lumiere, sa fille a étudié à l’institut en troisième année et était l’une des meilleures étudiantes. « Les enfants sont tombés par terre, mais comme Lumiere était très effrayée, elle a couru vers l’avant. La voiture qui a sauté à grande vitesse l’a renversée et l’a traînée sur l’asphalte. Cela a été fait par les casques bleus de l’ONU. Ils sont sortis, ont retiré le corps de la route, puis sont montés dans la voiture et sont partis. Ils se sont enfuis très vite. L’accident s’est avéré mortel, ma fille est morte sur place. Voici comment tout est arrivé…Je l’ai appelée Lumière de la sagesse. Lumière était une fille intelligente, et je l’ai perdue. Pour les enfants, je suis à la fois maman et papa. Je les élève seule. Une mort aussi soudaine et brutale… Je ne trouve pas ma place. Je ne peux pas rester dans la maison… Les deux autres bébés ont également eu peur. Ils ont subi un grave traumatisme psychologique. Sous leurs yeux, une sœur mourait. En tant que mère, j’ai l’impression d’avoir été poignardée. J’ai tout abandonné pour y aller. Ma fille était mon avenir. En Afrique, les enfants et surtout les filles sont la chose la plus précieuse que nous ayons » a travers les larmes a dit Adèle Mireille.

« Les dirigeants de la MINUSCA disent qu’ils mènent une enquête pour vérifier si ce qu’on dit est vrai. C’est-à-dire qu’ils ont littéralement dit qu’ils voulaient savoir si moi et mes enfants leur disions la vérité! » poursuit la mère de la victime.

Le gouvernement centrafricain a publié un communiqué dans lequel il a présenté ses condoléances à la suite de l’incident tragique et s’est déclaré résolu à mener une enquête approfondie afin que les responsables soient punis: « Le Gouvernement déplore la mort de la fille âgée de 16 ans lors de cet incident regrettable, présente ses condoléances à la famille de la victime et compatit également avec les blessés du contingent égyptien de la MINUSCA… Le Gouvernement Centrafricain exige avec fermeté qu’une enquête conjointe soit diligentée afin de situer les responsabilités. »

La MINUSCA a aussi rendu public un communiqué pour expliquer sa version des faits. Selon le communiqué de la MINUSCA, ce contingent égyptien vient fraichement d’arriver à Bangui pour prendre la direction de leur base qui est située non loin de la résidence du président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra dans le 4ème arrondissement. En outre, la MINUSCA a reconnu que le contingent égyptien est coupable de la mort de la jeune fille. Ainsi cet incident vient s’ajouter à plusieurs autres accidents mortels causés par cette mission onusienne sur le territoire de la Centrafrique. Cependant, jusqu’à présent, aucun membre de la mission de l’ONU n’a répondu pour les crimes commis sur le territoire de la RCA. Il a été constaté à plusieurs reprises que les autorités fermaient les yeux sur les infractions des casques bleus.

De nombreux experts politiques et chroniqueurs se demandent si les casques bleus égyptiens étaient vraiment des recrues et photographiaient la résidence présidentielle par curiosité ou s’ils vérifiaient ainsi le degré de préparation et de réaction des éléments de la garde présidentielle? Le temps nous le dira. En attendant, les Centrafricains espèrent que cet incident sera le premier dont les auteurs seront traduits en justice.