Violences en Ituri en RDC: qui sont les dignitaires envoyés par Kinshasa?

SAMIR TOUNSI / AFP Des casques bleus de la Monusco patrouillent les rues du territoire de Djugu, dans la province d'Ituri, au centre de violences intercommunautaires, le 13 mars 2020.

Suite au regain de violence dans la province de l’Ituri, ces dernières semaines, le président Félix Tshisekedi a délégué une mission de dignitaires. L’objectif est de sensibiliser les commandants de la milice Codeco à déposer les armes. Une délégation composés d’anciens chefs de guerre, ayant eu parfois affaire à la justice internationale.

 Parmi les dignitaires envoyés en Ituri, il y a l’ancien chef de guerre Germain Katanga, libéré au mois de mars après plus de dix ans aux mains de la Cour pénale internationale. En 2003, il n’a que 24 ans quand il prend la tête de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI). Puis tout s’accélère. En février de la même année, le village de Bogoro est attaqué par les combattants de la FRPI. Plus de 100 personnes sont tuées parmi lesquelles des enfants, des femmes et des vieillards. L’affaire fait grand bruit.

En 2014, Germain Katanga est déclaré coupable par la CPI de complicité de crimes contre l’humanité et de quatre autres chefs d’accusation de crimes de guerre. Il est condamné à une peine de douze ans d’emprisonnement. Il a finalement été libéré il y a tout juste trois mois.

 Plusieurs années en prison sans jugement

À ses côtés parmi les chefs rebelles dans la mission de sensibilisation et de négociation arrivés la semaine dernière en Ituri, il y a également Matthieu Ngudjolo Chui. Plusieurs chefs d’accusation pèsent contre lui au moment de son arrestation en juillet 2007. Comme Germain Katanga, il est poursuivi par la CPI au sujet du massacre de Bogoro, mais Matthieu Ngudjolo sera finalement acquitté en décembre 2012.

Dans cette délégation, on retrouve aussi Floribert Ndjabu, Pichou Iribi Mbodina et Mateso Nyinga qui étaient accusés d’assassinat des casques bleus en Ituri. Ils ont passé environ 15 ans en prison sans être jugés. Tous ces personnages connus pour leurs implications dans des mouvements rebelles ont deux mois pour prêcher la paix et démontrer que la rébellion et les groupes armés ne sont jamais bénéfiques.

 

   Source: rfi