Algérie : appel contre « la criminalisation du Hirak »

© Sadak Souici / Le Pictorium/MAXPPP Manifestation du Hirak à Alger, le 15 mars 2019.

Près de 300 personnalités, militants et ONG ont lancé samedi un appel unitaire pour que cesse « la guerre déclarée contre le peuple algérien », dans une déclaration diffusée par des sites proches du mouvement de protestation du Hirak.

Cette déclaration dénonce « l’offensive sécuritaire et judiciaire » du pouvoir qui est « en train de prendre les allures d’une guerre ouverte contre le peuple algérien ». Les signataires réclament la libération des prisonniers politiques, l’arrêt des poursuites judiciaires contre les opposants politiques et les militants du Hirak, ainsi que le rétablissement des « libertés constitutionnelles ».

« La torture se banalise à nouveau. Les violences policières se généralisent. Rien ne peut justifier qu’un gouvernement traite avec une telle brutalité les citoyens de son pays », accusent-ils.

Parmi les soutiens de l’appel, figurent des ONG comme la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) et le Collectif algérien contre la torture et les conditions carcérales (CACTCCI), des partis politiques, des universitaires, des avocats, des journalistes, des acteurs du monde associatif, des intellectuels, de simples citoyens ainsi que des membres de la diaspora.

Législatives

Intitulée « Halte à la guerre déclarée contre le peuple algérien », la pétition interpelle « l’opinion nationale et internationale » sur les conséquences « funestes » que pourrait engendrer « l’escalade de la répression engagée en ce mois d’avril ». Elle met en garde contre « la criminalisation du Hirak ».

À l’approche des élections législatives convoquées en juin prochain, la répression s’accroît en Algérie, selon les organisations de défense des droits humains. Vendredi, la police a dispersé sans ménagement la marche hebdomadaire du Hirak à Alger et procédé à de nombreuses interpellations. Le pouvoir apparaît déterminé à poursuivre sa « feuille de route » électorale sans tenir compte des revendications de la rue – État de droit, transition démocratique, justice indépendante – et de la non participation des principaux partis d’opposition.

Dans son message du 1er mai, le président Abdelmadjid Tebboune a évoqué « un enjeu vital que relèvera le peuple algérien » dans « un climat de tranquillité et de confiance en l’avenir ». Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), plus de 70 personnes sont actuellement incarcérées, poursuivies pour des faits en lien avec le Hirak ou les libertés individuelles.

  Source: Jeune Afrique