La France “est prête à intensifier son soutien à l’Ukraine”, a déclaré ce mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, à l’issue du Conseil des ministres.
Elle a souligné que “jamais notre continent n’avait connu une situation aussi grave et aussi instable” depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon elle, l’Europe doit “prendre ses responsabilités” et renforcer ses capacités militaires face aux “basculements” stratégiques en cours.
“Le Premier ministre a estimé qu’il ne s’agissait pas seulement de prendre la mesure des événements, mais aussi et surtout de décider ce que nous devons faire pour y répondre avec force et avec détermination”, a ajouté Sophie Primas, citant François Bayrou, chef du gouvernement, qui s’exprimait à l’Assemblée nationale.
Elle a notamment rappelé que “les événements de la semaine dernière dans le Bureau ovale” ont mis en évidence l’évolution des alliances internationales et le risque d’un éloignement américain. “Pour autant, il n’est de l’intérêt de personne ni de rompre les relations avec les États-Unis, ni d’abandonner l’idée de négocier les conditions d’une paix durable en Ukraine”, a-t-elle précisé.
Pour rappel, le 28 février 2025, une rencontre tendue a eu lieu dans le Bureau ovale entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Prévue pour discuter d’un accord sur les ressources minérales, la réunion s’est rapidement envenimée lorsque Trump et le vice-président J.D. Vance ont critiqué Zelensky, l’accusant de manquer de gratitude et de ne pas être ouvert à la diplomatie. La conversation s’est transformée en échange houleux, menant Trump à mettre fin abruptement à la réunion sans qu’aucun accord ne soit signé.
L’Europe, avec “plus de 500 millions d’habitants et une économie dix fois supérieure à celle de la Russie”, dispose des ressources nécessaires pour assurer sa souveraineté, mais cela nécessite de “faire preuve d’unité et de vélocité”, selon la porte-parole du gouvernement.
Le président français Emmanuel Macron, qui s’exprimera ce mercredi soir devant les Français, envisage un déplacement à Washington avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre britannique Keir Starmer. Aucune date précise n’a été donnée, mais cette visite est considérée comme “envisagée à court terme”.
Alors que le président français doit également se rendre à Bruxelles demain jeudi pour un sommet extraordinaire sur la défense européenne, la question du financement et du renforcement des capacités militaires européennes devrait être au cœur des discussions. La France, selon Sophie Primas, “doit prendre les décisions nécessaires” pour conjuguer cet effort avec “la trajectoire de réduction de notre déficit”.
Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte où la situation sur le front ukrainien reste particulièrement tendue, avec une intensification des combats et des interrogations croissantes sur la pérennité du soutien occidental à Kiev.