Moscou condamne Google à une amende à 36 chiffres pour avoir supprimé des comptes pro-russes de YouTube

Cette amende record équivaut à 20 milliards de millions de milliards de dollars. Une somme « provocatrice » qui a pour but de marquer le coup face aux géants du numérique, selon un expert.

FILE PHOTO: The logo of Google LLC is shown at an entrance to one of their buildings in San Diego, California, U.S., October 9, 2024. REUTERS/Mike Blake/File Photo

Une amende d’un montant supérieur au PIB mondial. Le parquet russe a condamné mardi 29 octobre le géant américain du web à payer une amende de deux « undécillion » de roubles pour avoir supprimé de YouTube des comptes russes d’État et des comptes pro gouvernement. Une somme stratosphérique puisqu’elle équivaut à 20 milliards de millions de milliards de dollars, et ne comporte pas moins de 36 chiffres.

Des chiffres qui donnent le tournis pour cette amende dont le montant est largement supérieur au PIB mondial, estimé à 110 000 milliards de dollars par le Fonds monétaire international, comme le rappelle Sky News. Si la sanction est aussi élevée, c’est parce que le géant américain est accusé par la justice russe de ne pas avoir suivi son injonction à l’été 2024 lui réclamant de rétablir de nombreuses chaînes d’entreprises et de 17 médias russes sur YouTube. S’il n’était « que » de 100 000 roubles à la base, le montant a doublé chaque semaine depuis, jusqu’à atteindre cette somme pharaonique.

Un montant qui peut encore augmenter

Une somme dont Google ne pourra bien évidemment pas s’acquitter, d’autant plus que si l’amende n’est pas payée dans les neuf mois, elle sera doublée chaque jour qui suivra, et ce montant ne sera pas limité, selon l’agence de presse russe Tass.

Selon Roman Yankovsky, un expert de l’Institut d’éducation HSE cité par l’agence de presse russe, Google ne cherchera pas à la payer et « la Fédération de Russie ne sera pas en mesure de récupérer cet argent auprès de l’entreprise », il s’agit donc avant tout d’une sanction politique. « Les tribunaux russes ont délibérément pris une décision aussi provocatrice et sans précédent afin de se positionner politiquement par rapport aux plateformes d’internet », explique quant à lui Fyodor Kravchenko du Collegium of Media Lawyers au média économique Kommersant.

D’autant que même si Google avait l’intention de payer, l’entreprise se mettrait en difficulté face aux sanctions américaines qui empêchent les sociétés du pays de faire du business avec la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, comme le rappelle BFMTV. En revanche, selon certaines informations, Google ne pourra revenir sur le marché russe que s’il se conforme à la décision du tribunal.

Le Parisien