Endeuillé par un séisme meurtrier, le Maroc n’a toujours pas répondu à l’offre de la France. Depuis, la polémique enfle dans le camp politique.
Pourquoi Rabat n’a accepté que l’aide de la Grande-Bretagne, de l’Espagne ou encore du Qatar ? . La Française Sylvie Brunel voit dans ce refus les ambitions du Maroc de faire respecter sa souveraineté.
“Il y a ce contentieux franco-marocain qui explique cette lenteur. Et puis aussi, peut-être, un certain orgueil, une certaine dignité des Marocains qui n’ont pas envie d’apparaître comme le pauvre pays meurtri que la grande sœur française vient charitablement aider” explique-t-elle.
Paris a tenté de tuer dans l’œuf la polémique sur les raisons pour lesquelles le Maroc reste sourd à ses propositions. De son côté, le Maroc reproche à la France de ne pas s’aligner sur les Etats-Unis et Israël qui ont reconnu la “marocanité” du Sahara occidental, sacrée “cause nationale” par Rabat et alors que l’Espagne estime que le plan de Rabat proposant un plan d’autonomie sous sa souveraineté est “la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend”.
Ce séisme marque un tournant, une inflexion dans les relations internationales où le Maroc, qui aspire à un statut de puissance régionale, entend rester le maître de son calendrier et ne pas dépendre de l’assistance française. Il faut vraiment voir ce moment comme un moment historique qui marque l’émergence des Suds” ajoute Sylvie Brunel.