Le gouverneur du Darfour, Minni Arko Minnawi, a appelé dimanche les habitants de cette région de l’ouest du Soudan à prendre les armes « pour défendre leurs biens », plus de six semaines après le déclenchement des hostilités entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, ont rapporté des médias étrangers.
« J’appelle le peuple du Darfour, jeunes et vieux, femmes et hommes, à prendre les armes pour défendre leurs biens », a écrit sur Twitter Minni Arko Minnawi, cité par le quotidien indépendant québécois « Le Devoir ».
Depuis des années, le Darfour, situé dans l’ouest du Soudan et frontalier du Tchad, est le théâtre de conflits violents. La région a déjà été ravagée par la guerre civile qui avait éclaté en 2003. Elle est durement touchée par les combats qui persistent depuis le 15 avril 2023, entre l’armée régulière fidèle au général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti ».
L’ONU précise en ce sens que des civils armés et des combattants tribaux ou rebelles participent déjà aux combats qui opposent l’armée aux FSR, rapporte « Le Devoir ».
L’armée avait lancé un appel vendredi à l’adresse des militaires retraités pour qu’ils reprennent les armes, tandis que près de 6 % des Soudanais possèdent une arme, selon un projet indépendant de recherche de l’Institut International des Etudes sur le développement basé à Genève en Suisse.
Le parti Oumma, l’un des grands partis historiques du Soudan, a mis en garde dimanche « contre les appels à armer les citoyens sous prétexte de se protéger eux-mêmes », estimant qu’il s’agit « de tentatives pour entraîner le Soudan dans la guerre civile », indique la même source.
Depuis la mi-avril, la guerre a fait plus d’un million de déplacés et plus de 300 000 réfugiés dans les pays voisins, selon l’Onu qui déplore que plus de la moitié de la population soudanaise, a désormais besoin d’aide humanitaire pour survivre.
Source : Anadolu Agency