En République démocratique du Congo (RDC), le bilan s’est alourdi après l’attaque survenue ce 15 janvier 2023 à Kasindi, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Une église protestante a été la cible d’une attaque à la bombe durant le service du dimanche. Bilan partagé par les autorités militaires et la société civile : 14 morts et 63 blessés.
L’urgence actuellement, c’est d’évacuer les blessés les plus sévèrement touchés. Selon la société civile de Kasindi, c’est une trentaine de personnes qu’il faut évacuer rapidement vers l’hôpital du CICR à Beni, à 75 kilomètres des lieux de l’attaque.
Plusieurs ambulances militaires font donc la navette. Il faut près de deux heures pour rejoindre Beni. Une urgence, car Kasindi manque de médicaments pour traiter ces blessés. Un responsable de la société civile explique que l’hôpital de référence est à court de traitement et qu’hier, ils ont dû faire le tour des officines pour trouver de quoi soigner les victimes. Un stock de médicaments déjà quasiment épuisé ce lundi matin.
Sur place, le gouverneur militaire de la province, qui est sous état de siège avec l’armée en charge de l’administration, est arrivé dans la matinée. Le général Constant Ndima doit rencontrer les blessés et faire un point sur l’enquête qui est « en cours », selon les autorités militaires qui n’ont pas encore communiqué sur le mode opératoire.
Ce que l’on sait, c’est qu’une bombe a explosé lors de l’office religieux, dimanche vers midi, dans une église pentecôtiste et qu’un suspect de nationalité kényane a été arrêté par l’armée près de la zone quelque temps plus tard. Très vite, les regards se sont tournés vers le groupe terroriste ADF qui sévit dans la région. Et effectivement, le groupe État islamique en Afrique central, ISCAP, auquel les ADF ont fait allégeance, a revendiqué cette attaque.
Une première
Si le groupe ADF mène régulièrement des attaques, il n’avait jamais encore commis d’attentat dans une église, souligne Thierry Vircoulon chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
Ce n’est pas la première attaque à la bombe attribuée aux ADF, au Nord-Kivu. Il y en eu plusieurs en 2022. Il faut dire que c’est, en effet, la première qui vise une église. En effet, ça a l’air de marquer un changement de cible et en tout cas, très certainement, une plus grande intégration des ADF dans le jihadisme ou dans la nébuleuse jihadiste.
Source: Rfi