Des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) a attaqué, lundi 12 décembre, la base des FACA dans la localité de Bokolobo, faisant trois morts, a indiqué à l’Agence Anadolu, mercredi, le général Zéphirin Mamadou, chef d’Etat-major des Forces armées centrafricaines (FACA).
« Le bilan de cette attaque qui a été énergiquement repoussée par nos forces fait état de deux rebelles et un civil tués », a précisé le général Mamadou, ajoutant qu’un soldat centrafricain a été aussi blessé dans cette attaque.
La force de l’ONU en Centrafrique, « la Minusca a organisé l’évacuation du soldat blessé sur Bambari », à 60 km de Bokolobo, a indiqué dans un tweet, mercredi, la radio de l’ONU en Centrafrique, Guira FM.
« La situation est sous contrôle. Les FACA ont réussi à repousser les rebelles et les riverains sortent déjà de leur cachettes pour reprendre leur train quotidien », a rassuré le chef d’Etat-major des Forces armées centrafricaines.
Le journal local centrafricain, Corbeau News, a rapporté dans un article, mardi, que « le village Bokolobo a été brièvement occupé par les assaillants après la débandade des soldats FACA lors de cette attaque brutale et spontanée survenue lundi soir ».
Le même journal a affirmé que l’attaque a été menée par le groupe rebelle l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) du chef rebelle Ali Darassa Mahamat car Bokolobo est depuis des longues années le fief de l’UCP, membre du mouvement rebelle de la CPC.
« La localité avait été récupérée en 2021 lors d’une contre-offensive de l’armée nationale appuyée par ses partenaires rwandais et russes », a rappelé le journal.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) a annoncé dans un tweet, mardi, qu’elle a renforcé sa présence à Bokolobo ainsi qu’à Birao (nord-est) où elle mène depuis le 12 décembre courant « une mission aérienne de surveillance et de reconnaissance (…) suite à des informations faisant état d’une mobilisation d’éléments armés » dans ces zones.
Le village de Bokolobo est régulièrement la cible des milices de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) qui a rejoint en décembre 2020 la CPC, une coalition des groupes armés les plus importants en RCA.
Au moins dix civils sont morts suite aux affrontements entre les Forces de défense et de sécurité de la RCA, le 09 mai dernier, et les éléments de l’UPC dans la localité de Bokolobo, préfecture de Ouaka.
D’après des sources sécuritaires locales, les civils tués appartenaient à des groupes d’autodéfense. Ils étaient venus en renfort à l’armée républicaine.
La crise humanitaire en République centrafricaine continue de s’exacerber à cause des violences envers les civils et l’insécurité dans les localités situées hors des centres urbains.
« En 2023, 3,4 millions de personnes auront besoin d’assistance humanitaire et de protection, soit une augmentation de 10% comparé à 2022. Parmi elles, 2 millions de personnes auront des besoins complexes et sévères menaçant leur bien-être physique et mental », a annoncé OCHA (bureau de coordination de l’action humanitaire de l’ONU) dans un rapport publié fin novembre dernier.