Le capitaine Ibrahim Traoré, officiellement président de la transition au Burkina Faso depuis vendredi, a rendu ce samedi un hommage au capitaine Thomas Sankara, ancien président burkinabè assassiné le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’État.
Le capitaine Traoré qui a présidé la cérémonie de commémoration du 35è anniversaire de l’assassinat en 1987 du père de la révolution burkinabè, Thomas Sankara, a fait son apparition peu avant 16H00 GMT, au mémorial Thomas Sankara, sous les acclamations de plusieurs centaines de personnes.
Il a procédé à un dépôt de gerbe de fleurs au pied du monument de Sankara et de ses douze compagnons d’infortune, avant de réconforter les familles des victimes.
Les activités commémoratives de cette année se sont déroulées au mémorial Thomas Sankara sur les lieux de l’assassinat, sous le thème « Passer le flambeau de la révolution à la jeunesse ».
« C’est une invite à la jeunesse pour s’approprier les idéaux de la Révolution démocratique et populaire, afin de continuer les luttes engagées depuis le 4 août 1983 », a indiqué Pierre Ouédraogo, président du comité International Mémorial Thomas Sankara.
Le comité d’organisation a appelé le capitaine Traoré à incarner les valeurs du capitaine Thomas Sankara en cette période de transition du Burkina Faso, marquée par une crise sécuritaire qui secoue le pays.
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, tombait sous les balles d’un commando lors d’un coup d’Etat à l’issue duquel son ami et conseiller principal et numéro deux du régime, le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir.
Compaoré, son bras droit le général Gilbert Diendéré, et Hyacinthe Kafando présenté comme le chef du commando, ont été condamnés le 6 avril à la prison à vie.
Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison tandis que trois accusés ont été acquittés.
Ce premier procès de l’assassinat de Sankara n’avait pas touché le volet international du dossier.
« La date du 6 avril 2022 restera gravée dans l’histoire de notre pays comme un moment important au cours duquel la justice du Burkina Faso a sanctionné les assassins du président Thomas Sankara et ses 12 compagnons d’infortune », a indiqué Mariam Sankara, veuve de Sankara dans une déclaration publiée ce samedi.
« Nous devons toutefois savoir que notre lutte n’est pas finie. Dans une prochaine étape, il sera question du volet international du procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons, volet devant faire la lumière sur les complicités extérieures de ces assassinats », a-t-elle insisté dans sa déclaration.
Le président du comité International Mémorial Thomas Sankara, Pierre Ouédraogo, a appelé les autorités à accélérer l’instruction sur le volet international de l’assassinat de Sankara.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, Mariam Sankara a appelé les Burkinabè à opter pour le soutien des forces de sécurité, des familles des victimes et des déplacés de guerre qui se comptent par milliers, selon elle.
« Certes, nous devons compter sur nos propres forces, mais il est impératif que nous fassions, au besoin, recours à des partenaires honnêtes et crédibles », a-t-elle soutenu.
Anadolu Agency