Le président français sera accompagné des ministres des Affaires étrangères, des Armées et des Relations extérieures et de la secrétaire d’État chargée du développement. L’Élysée dit vouloir « garder le fil du renouvellement de la relation de la France avec ses partenaires africains ».
Ce sera la première fois qu’Emmanuel Macron se rend dans ces trois pays. Le président français entamera sa tournée par le Cameroun où il restera du 25 au 27 juillet, précise le cabinet civil de la présidence camerounaise. Il se rendra ensuite Bénin, un pays que l’Élysée juge « de plus en plus connecté aux problématiques sahéliennes ». Le chef de l’État français terminera par la Guinée-Bissau le 29 juillet, qui vient de prendre la présidence tournante de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest.
Ce déplacement en Afrique, le premier depuis la réélection d’Emmanuel Macron en avril, aura notamment pour thèmes la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine, les enjeux de production agricole et les questions sécuritaires, selon la présidence.
L’Élysée veut d’abord mettre en avant l’initiative Farm. Lancée fin mars avec l’Union européenne, le G7 et de l’Union africaine, elle a pour objectif de doper la production agricole dans un contexte mondial d’insécurité alimentaire et faire du Cameroun un exemple, avec la perspective d’investissements français.
La présidence française compte aussi appuyer sa démonstration de sa nouvelle façon de s’adresser au continent. Il s’agit de « marquer la continuité et la constance de l’engagement du président de la République dans la démarche de renouvellement de la relation avec le continent africain », commente l’Élysée. Une table ronde est ainsi prévue à Yaoundé afin de permettre à de jeunes Camerounais ayant participé au sommet Afrique-France à Montpellier d’interagir directement avec le président français.
L’étape béninoise sera marquée par la question des restitutions des biens culturels et celle du glissement vers les pays côtiers de la menace terroriste. Le président français avait annoncé la semaine dernière sa volonté de « repenser d’ici à l’automne l’ensemble (des dispositifs militaires de la France) sur le continent africain », alors que la force Barkhane est en train de boucler son départ du Mali. Disant vouloir des « dispositifs moins posés et moins exposés », le président avait jugé qu’il s’agissait d’une « nécessité stratégique ».
Enfin, la visite à Bissau constituera le premier séjour officiel d’Emmanuel Macron en terre lusophone.
Reste cependant bien d’autres enjeux, sécuritaires et politiques : la crise anglophone qui dure depuis cinq ans dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun ; les appels de la société civile qui s’inquiète de la restriction de l’espace civique. À chaque étape, l’Élysée l’assure, les questions de gouvernance seront abordées.
« Les situations individuelles » aussi. Référence implicite aux opposants condamnés au Bénin, ou encore à la réhabilitation de l’ancien détenu français Michel Thierry Atanganza. Ces sujets seront abordés uniquement dans le cadre des entretiens directs entre chefs d’État. « Pas d’injonction médiatique », dit l’Élysée, « ce n’est pas la méthode que nous retenons ». « La ligne du président français, assure-t-on, n’est en aucun cas de s’ériger en donneur de leçons ou de promouvoir un modèle ».
Rfi