Des séparatistes d’origine camerounaise arrêtés par le FBI

Pour support matériel et en ressources pour du kidnapping et l'utilisation d'«armes de destruction massive» en zone anglophone du Cameroun.

Federal Bureau of Investigation (FBI)

Trois séparatistes d’origine camerounaise, portant la nationalité américaine, ont été arrêté par le Federal Bureau of Investigation (FBI) et inculpé par la justice, lundi 28 novembre, pour leur rôle présumé dans le conflit au Cameroun anglophone, a annoncé dans un communiqué, mardi, le département d’Etat américain en charge de la justice.

Selon la justice américaine, les trois accusés ont été inculpé, lundi, pour « association de malfaiteurs en vue de fournir un soutien matériel à des enlèvements des personnes et à l’usage d’armes de destruction massive dans un pays étranger ».

Selon les autorités américaines, il s’agit des nommés Claude N. Chi, 40 ans, Francis Chenyi, 49 ans, et Lah Nestor Langmi, 46 ans, qui ont soutenu et levé des fonds (plus de 350 000 dollars) pour l’achat d’armes et de matériel de fabrication de bombes à destination des groupes armés séparatistes.

Ces trois personnes ont aussi comploté avec des personnes au Cameroun pour kidnapper des civils dans le but d’obtenir des rançons, a ajouté le communiqué.

Les fonds ont été levés grâce à des dons recueillis aux Etats-Unis et dans d’autres pays, a précisé le communiqué.

Chacun de ces Américains occupait un poste à haute responsabilité au sein d’une organisation qui soutenait et dirigeait le mouvement séparatiste anglophone du Cameroun, selon la justice américaine.

S’ils sont reconnus coupables, ils encourent jusqu’à 15 ans de prison « pour l’appui matériel » au mouvement séparatiste anglophone, « trois ans de prison pour avoir perçu des rançons » des personnes enlevées et « 20 ans de prison pour le blanchissement d’argent », a souligné la justice américaine.

En juin dernier, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a plaidé pour des poursuites judiciaires et des sanctions contre les combattants séparatistes pour les crimes commis contre des civils dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

« Des groupes séparatistes armés enlèvent, terrorisent et tuent, des civils dans les régions anglophones apparemment sans craindre d’avoir à rendre des comptes, que ce soit à leurs propres dirigeants ou aux autorités judiciaires camerounaises », avait déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique centrale à Human Rights Watch.

« Les dirigeants des groupes séparatistes devraient immédiatement ordonner à leurs combattants de cesser leurs exactions contre les civils, et de livrer les combattants ayant commis des abus pour qu’ils soient poursuivis », avait ajouté la chercheuse.

Les séparatistes, qui luttent pour créer un État anglophone indépendant d’« Ambazonie » depuis 2016, ciblent les civils qui n’observent pas leurs appels au boycott des écoles ou au confinement généralisé.

Depuis le début de cette crise, les séparatistes armés ont enlevé des centaines de personnes, parmi lesquels des élèves, des enseignants, du personnel de santé, des travailleurs humanitaires, des membres du clergé et des représentants du gouvernement. Ils ont également tué et torturé des civils, et mené des attaques généralisées contre l’éducation.

« Ces appels abusifs piétinent les droits fondamentaux d’une population civile déjà terrorisée, et les combattants séparatistes et leurs dirigeants devraient être tenus responsables et punis pour la mise en œuvre violente de ces mesures », a souligné Human Rights Watch.

Anadolu Agency