Le procès de 36 migrants, accusés notamment d’être entrés illégalement au Maroc avant de participer à la tentative meurtrière pour gagner l’enclave espagnole de Melilla, s’est ouvert lundi avant d’être aussitôt reporté, selon leurs avocats.
“Nous avons demandé le report pour préparer au mieux le dossier car d’autres avocats se sont joints à la défense”, a précisé à l’AFP un des avocats, Khalid Ameza.
Ces 36 migrants sont poursuivis pour “entrée illégale sur le sol marocain”, “violence contre agents de la force publique”, “attroupement armé” et “refus d’obtempérer”.
La prochaine audience est prévue le 12 juillet à Nador, ville du nord du Maroc limitrophe de l’enclave espagnole. Le procès d’un deuxième groupe de 29 migrants – dont un mineur – est programmé, lui, le 13 juillet, également devant un tribunal de Nador, selon Me Ameza.
Ils sont en outre poursuivis pour “participation à une bande criminelle en vue d’organiser et faciliter l’immigration clandestine à l’étranger”. Les 65 inculpés faisaient partie des près de 2.000 migrants en situation irrégulière qui ont tenté de pénétrer par la force le 24 juin dans la cité autonome espagnole de Melilla, située en territoire marocain.
En majorité originaires du Soudan, beaucoup d’entre eux passent par la Libye et l’Algérie – malgré une frontière officiellement fermée avec le Maroc – pour arriver dans le royaume chérifien. Cette tentative de passage en force a fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, “au moins 37”, selon des ONG.
C’est le bilan le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens de pénétrer à Melilla et dans l’enclave espagnole voisine de Ceuta, qui constituent les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec le continent africain.
Une nouvelle tragédie migratoire aux portes de l’UE, qui a provoqué l’indignation internationale, avec notamment des propos d’une sévérité rare de la part de l’ONU, ainsi que l’ouverture de deux enquêtes en Espagne et une mission d’information au Maroc.
Si le Maroc a critiqué des “méthodes très violentes” des clandestins et le “laxisme délibéré” de l’Algérie dans le contrôle aux frontières avec le Maroc, des ONG de défense des droits humains ont dénoncé la “brutalité” des forces de l’ordre marocaines.
VOA Afrique