RDC: le nouveau président de l’Assemblée nationale a présenté les réformes à venir

RFI/Sonia Rolley Le Palais du peuple, bâtiment du Parlement congolais (RDC) à l'occasion de la rentrée parlementaire, à Kinshasa, le 15 septembre 2016.

C’est une session parlementaire particulière qui s’est ouverte ce lundi 15 mars, la première de l’ère « Union sacrée », la nouvelle majorité parlementaire qui s’est constituée à l’initiative du chef de l’tat Félix Tshisekedi. C’est également au cours de cette session que sera investi le nouveau gouvernement, après la nomination, il y a un mois, du Premier ministre Sama Lukonde.

Les députés ne vont pas chômer, au regard des matières qui seront dans le calendrier du trimestre. Dans son discours inaugural, Christophe Mboso, nouveau président de l’Assemblée nationale, a présenté les chantiers et les réformes à venir.

Ainsi, pour Christophe Mboso, la priorité sera donnée à la loi électorale et la loi organique portant l’organisation et le fonctionnement de la centrale électorale.

La Constitution pourra également être touchée étant donné que certaines options de réforme, envisagées dans une proposition de loi déjà déposée, impliquent nécessairement la révision de certaines dispositions constitutionnelles, a-t-il dit.

L’autre élément majeur sera l’examen du rapport général de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Ce document est déjà sur la table du bureau de l’Assemblée nationale.

Cette session se penchera également sur la désignation des animateurs de la centrale électorale. Christophe Mboso espère que, cette fois-ci, « les chefs des confessions religieuses dépasseront désormais leur ego et parviendront à désigner, dans le meilleur délai, leurs délégués », a t-il dit.

L’Assemblée nationale est « totalement mobilisée pour accélérer l’entérinement de tous les membres, une fois désignés, afin que soit irrémédiablement levé cet obstacle à la poursuite du processus électoral », a-t-il ajouté.

De leur côté, les confessions religieuses et les autres membres de la société civile préfèrent que soit vidée d’abord la question des réformes électorales avant d’entamer les choix des dirigeants de la Céni.

Aux questions électorales, il faut ajouter le contrôle du gouvernement et d’autres matières.

Où en est la formation gouvernementale ?

Un mois après sa nomination comme Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde n’a toujours pas publié son gouvernement. Hier à l’occasion de la rentrée parlementaire, le président du Sénat a même rappelé l’urgence de ce dossier compte tenu des défis qui attendent la nouvelle équipe gouvernementale.

Du côté de l’allié Moïse Katumbi, les choses ne sont pas si claires. Certains de ses proches affirment que la dernière liste n’est pas encore transmise au Premier ministre. Certains accusent même l’UDPS, le parti de Félix Tshisekedi, d’avoir directement sondé certains membres d’Ensemble pour la République.

Pour sa part, le MLC de Jean-Pierre Bemba attend cinq ministères là où Sama Lukonde ne lui en proposerait que deux.

L’idée d’un gouvernement avec 40 membres est difficilement réalisable au regard des appétits et des ambitions des uns et des autres.

Là où la bataille était la plus complexe, c’était au sein de l’UDPS. Félix Tshisekedi aurait finalement tranché. Il s’est entretenu la semaine dernière avec le secrétaire général de son parti à ce propos. Au final, au moins huit portefeuilles seront directement attribués aux membres du parti présidentiel. Pour sa part, le président tient également à contrôler les ministères régaliens dont la défense, l’intérieur et les finances.

L’épilogue semble être proche. Dans l’entourage du Premier ministre et celui du président de la République, on tente de calmer les esprits et on annonce la publication de ce gouvernement pour cette semaine.

  Source: Rfi