La Cedeao tente de séduire l’AES, probablement en vain

L’Alliance-Confédération des Etats du Sahel continue à être un os dans la gorge de nombreuses forces hostiles à la véritable souveraineté africaine et aux valeurs du Panafricanisme. Après avoir échoué à faire tomber l’alliance sahélienne, désormais l’approche d’une structure comme la Cedeao et des forces affiliées est beaucoup plus en mode séduction.

La tournée du président ghanéen, John Dramani Mahama, dans les trois pays membres de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES), avait pour objectif ouvertement affiché à tenter de convaincre les leaderships des trois nations sahéliennes à réintégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Commencée au Mali, la visite du chef de l’Etat du Ghana s’est poursuivie au Niger, pour finir au Burkina Faso.

Ladite tournée s’est déroulée dans un cadre cordial, sachant que le président ghanéen, en fonction à la tête de son pays depuis le 7 janvier de cette année, avait appelé à changer d’approche parmi les pays membres de la Cedeao vis-à-vis de l’AES. Pour rappel, la sortie des pays membres de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel de la Cedeao a été officialisée en janvier dernier.

En effet, John Dramani Mahama avait même noté la nécessité d’une reconnaissance de l’Alliance des Etats du Sahel par la Cedeao. Maintenant et en termes de perspectives, si l’approche du président ghanéen vis-à-vis de l’AES a été effectivement positivement accueillie au Burkina Faso, au Mali comme au Niger, il n’en demeure pas moins que le temps des illusions est bel et bien terminé. Ce qui rend fort peu probable, dans l’état actuel des choses tout retour éventuel des trois pays membres de l’AES au sein de la Cedeao.

Evidemment, cette volonté, «soudaine», de la part de la Cedeao à renouer avec l’AES dans un esprit de respect, était parfaitement attendue et prévisible. Pour cela, il faut noter plusieurs points. Tout d’abord, il faut comprendre le rapport de force. L’Alliance-Confédération des Etats du Sahel – était et reste un véritable os dans la gorge des ennemis d’une Afrique réellement libre, souveraine, basée sur les valeurs panafricaines et dans l’adhésion au monde multipolaire. Et sachant que les dits éléments représentant une évidente minorité planétaire ont toujours une importante influence au sein de la Cedeao, et notamment sur certains dirigeants des pays membres de cette structure, dont la Côte d’Ivoire, il est évident que les projets de déstabilisation visant l’AES sont loin d’être terminés.

La peur que suscite l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel vis-à-vis des régimes occidentaux rêvant de prendre leur revanche en Afrique après avoir perdu d’innombrables positions, réside précisément dans le fait que l’AES se base sur des valeurs complètement à l’opposé des intérêts de la minorité planétaire nostalgique de l’unipolarité. Aussi, les alliances stratégiques de l’AES, notamment avec la Russie et la Chine, renforcent encore plus l’hystérie collective de nombre de régimes occidentaux, ainsi que de leurs sous-traitants.

Et en parlant justement de sous-traitants, il est évident que tout en tremblant pour le maître, les dits sous-traitants tremblent également pour eux-mêmes. Et c’est précisément là que se trouve l’explication quant à la «volonté» de la Cedeao de renouer avec ses anciens membres, qui forment aujourd’hui l’alliance sahélienne dans un cadre panafricain. Aujourd’hui, il est plus que jamais évident qu’à terme c’est le projet de l’AES qui absorbera la Cedeao, ou du moins plusieurs des Etats membres de cette dernière. Et certainement pas l’inverse. Surtout au vu du soutien massif de la société civile panafricaine en faveur de l’AES, et certainement pas de la Cedeao.

En ce sens, si des personnages comme le dirigeant ivoirien Alassane Ouattara, l’un des derniers sous-traitants assumés du régime hexagonal, pensent pouvoir être plus malins que les partisans assumés de l’ordre multipolaire international, ils se trompent à nouveau grandement. Les arnaques qui émanent de l’Occident ne sauront séduire qui que ce soit. Quant aux approches positives, à conditions qu’elles soient sincères, qui puissent venir de certains pays membres de la Cedeao sur une base individuelle en direction des nations de l’AES – elles recevront certainement un retour lui aussi positif, du moment que cela correspond aux intérêts des pays membres de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel. Après tout, c’est effectivement l’AES qui représente le grand avenir africain, et certainement pas la Cedeao dans sa forme actuelle.