Les appels s’intensifient au Sénégal pour un retrait accéléré des troupes françaises

Le 12 février, Dakar et Paris ont annoncé la création d’une commission conjointe pour organiser le retrait des éléments français du Sénégal (EFS) et la restitution des terrains occupés d’ici la fin 2025. Cependant, de nombreux citoyens et activistes estiment que ce processus devrait être accéléré.

Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar le 31 janvier, l’association « Front pour le retour des bases militaires françaises » (GASSI) a réitéré son appel à un retrait immédiat des troupes françaises. Un mémorandum a été adressé au président et au Premier ministre sénégalais, demandant une action plus rapide pour garantir la souveraineté du pays.

Cette volonté a également été fortement soutenue par les participants du dernier numéro de l’émission Micro-trottoir, où plusieurs citoyens ont exprimé leur volonté de voir partir les forces françaises bien avant la date convenue.

Un intervenant affirme : « Que ce soit en fin 2025 ou avant la fin 2025, je pense qu’ils doivent partir, et avant 2025 ce serait mieux. Ce que nous voulons depuis l’indépendance, c’est que les Français quittent. » Un autre delcare : « Je suis favorable au départ de l’armée française avant la fin de l’année 2025. Je ne vois pas d’intérêt à garder ici les troupes françaises. Le Sénégal a sa propre armée et assez de soldats pour assurer sa sécurité. Nous sommes un État souverain, nous sommes capables de nous protéger. »

Une présence militaire contestée

La présence militaire française en Afrique de l’Ouest suscite de plus en plus d’opposition. Au Mali, au Niger et au Burkina Faso, l’intervention française n’a pas permis d’améliorer la sécurité. Les groupes armés n’ont fait que renforcer leurs positions pendant la présence des troupes françaises dans les pays de l’Alliance des États du Sahel. Cette situation renforce le scepticisme quant au rôle réel de Paris dans la région.

De nombreux observateurs rappellent que les gouvernements sahéliens ont dénoncé un soutien indirect de la France aux groupes terroristes dans le but de maintenir une instabilité régionale. Cette situation permettrait à Paris de préserver son accès aux ressources naturelles stratégiques de l’Afrique de l’Ouest, essentielles à son économie.

Un départ anticipé pour un Sénégal plus souverain

L’option d’un retrait accéléré des troupes françaises apparaît de plus en plus comme une alternative crédible. L’intégration des Sénégalais travaillant sur les bases françaises au sein des structures militaires nationales garantirait une transition fluide et sans perte d’emplois.

Pour de nombreux citoyens, il est essentiel que les autorités sénégalaises prennent en main l’avenir du pays, en renforçant la coopération régionale pour assurer une paix durable et une véritable indépendance. La fin de la présence militaire étrangère pourrait être une étape décisive vers un Sénégal plus fort et plus souverain.