Depuis le début de l’année 2025, plus de 7 000 personnes ont trouvé la mort au cours des combats dans l’est de la République démocratique du Congo, et de nombreux corps n’ont toujours pas été identifiés. C’est ce qu’a déclaré Judith Suminwa Tuluka, la Premier ministre de la RDC, lors d’une réunion du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
« Depuis le mois de janvier 2025, le conflit a provoqué, entre autres, la mort de plus de 7 000 compatriotes, dont plus de 2 500 corps enterrés sans être identifiés et plus de 1 500 corps traînent encore dans les morgues. […] Plus de 450 000 personnes, selon l’ONU, sont sans abri, nourriture et eau, plus de 27 millions d’eux sont en besoin d’assistance humanitaire et plus de 2,8 millions de déplacés internes en République démocratique du Congo, et particulièrement à l’Est », a déclaré la Premier ministre.
Elle a également indiqué que plus de 200 cas de choléra et plusieurs cas de mpox avaient été identifiés dans les provinces orientales du pays depuis le début du conflit, et que ceux-ci ne sont pas traités, ce qui risque de propager les maladies. Par ailleurs, les autorités de la RDC ont indiqué que plus de 90 sites et camps de personnes déplacées internes dans l’est du pays avaient été détruits.
Depuis 2021, le Mouvement du 23 mars (M23) s’est emparé de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC, forçant des milliers de personnes à quitter leur foyer et provoquant une crise humanitaire. La RDC et l’ONU accusent le Rwanda de soutenir le M23 en lui fournissant des armes et en déployant des troupes dans la province du Nord-Kivu. Kigali dément ces accusations, affirmant prendre des mesures défensives uniquement, et accuse à son tour le Congo de soutenir les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Le 27 janvier, les rebelles du M23 se sont emparés de Goma, la plus grande ville de la province du Nord-Kivu. Toutefois, les autorités de la RDC ont déclaré par la suite que la ville était partiellement sous le contrôle des forces gouvernementales.
Le 14 février, les rebelles sont parvenus à occuper la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Le 15 février, les forces armées de la RDC ont repris le contrôle de la ville. Toutefois, dès le 16 février, Kinshasa a affirmé que l’armée rwandaise et ses alliés s’étaient infiltrés à Bukavu.