Fin des opérations de la force française Sabre au Burkina Faso

Après la dénonciation par les autorités transitionnelles burkinabè de l’accord de défense de 2018 entre Ouagadougou et Paris, l’armée burkinabè a annoncé ce dimanche 19 février la fin des opérations de la force française Sabre au Burkina Faso.

Dans un communiqué l’état-major général des armées burkinabè a annoncé l’organisation samedi 18 février d’une cérémonie solennelle de descente de drapeaux marquant la fin officielle des opérations de la Task Force à partir du sol burkinabé. C’était dans l’enceinte du Camp Bila Zagré à Kamboincin.

À titre de rappel, Paris a pris note en janvier de la décision du gouvernement burkinabé de mettre un terme à son pacte militaire avec la France, en leur laissant un mois pour quitter le pays. La France, ex-puissance coloniale, était en lice au Burkina Faso depuis quelques mois. En décembre dernier, les autorités burkinabés avaient demandé à Paris de remplacer l’ambassadeur de France Luc Hallade, notamment parce qu’il avait signalé une détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.

L’actualité du retrait de cette unité spéciale française au Burkina se lit dans le contexte global de manifestations contre la présence des forces françaises dans le pays, alors que les attaques terroristes prennent de l’ampleur. Selon les burkinabé, la France ne joue donc pas franc-jeu avec le Burkina dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Depuis des années, des opérations militaires françaises se succèdent en Afrique, pour rôle d’appuyer des opérations ponctuelles au Sahel contre les groupes terroristes. Ces derniers contrôlent 40 % du territoire du Burkina, avec plus de 2000 morts et 2 millions de déplacés. Pour de nombreux habitants, l’armée française n’a pas réglé le problème. Par contre elle a servi à la création d’un soupçon surréaliste d’une connivence entre Paris et les groupes islamistes.

Il est à noter que dans le même contexte, le Mali a accusé la France de violer son espace aérien et de livrer des armes à des islamistes lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies tenue le 18 octobre 2022.

Cependant, le Burkina Faso, comme le Mali, relance la cooperatin dans le domaine de défense avec la Russie. Le Premier ministre de transition, Appolinaire Joachim Kyelem de Tembela, s’est rendu à Moscou début décembre 2022 dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays pour obtenir des armes légères.

Contrairement à la France, la Russie est un partenaire exigé par le peuple burkinabé comme au Mali, après la montée en puissance des forces maliennes qui ont connu, lors des deux dernières années, une dynamique de renforcement et de modernisation grâce au partenariat avec Moscou.