Lutte contre la deforestation : le pif2 valide de nouveaux Outils pour proteger les forets ivoiriennes.

L’Unité de Coordination du Projet d’Investissement Forestier 2 (UCP-PIF2), en collaboration avec la SODEFOR, a organisé les 17 et 18 septembre 2024 à San Pedro un atelier de validation du processus et des outils de recensement des chefs d’exploitation dans les agro-forêts des Rapides Grah, de la Haute Dodo et de Scio.

Plus de 60 participants, issus de diverses institutions nationales et internationales, se sont réunis pour une réflexion commune. Cette rencontre a abouti à la validation du questionnaire pour le recensement. Présidé par M. Koné Soumaila Kolo, Sous-préfet de San Pedro et représentant le Préfet de la région, cet atelier a permis d’échanger sur les meilleures pratiques pour la collecte de données, le géoréférencement des parcelles et la structuration des contrats agroforestiers. Le questionnaire validé suite aux travaux de groupe permettra de recueillir des informations qui serviront de base solide pour la formalisation des contrats agroforestiers avec les producteurs, essentiels à la gestion durable des forêts classées.

Mme Alloua Kadjo, Spécialiste en Engagement des Parties Prenantes et représentante de la Coordonnatrice du PIF2, a souligné l’importance de cet atelier : « La mise en œuvre de l’agroforesterie est un réel défi pour l’Etat de Côte d’Ivoire, le Ministère des Eaux et Forêts, la Banque mondiale, le PIF 2, et pour les populations, bref pour tous. Ce défi, nous allons le relever si et seulement si chacun à son niveau s’engage et cela commence par le partage
dans vos localités, structures et organisations respectives, des informations reçues au cours de ces deux (2) jours d’atelier. » L’atelier a rassemblé des représentants du Ministère des Eaux et Forêts, de la Banque
Mondiale, des agences d’exécution du PIF2, ainsi que des ONG, du secteur privé, des planteurs, des médias et du Groupement en charge de l’opération du recensement. Des échanges approfondis ont porté sur l’agroforesterie, le statut juridique des agro-forêts, la réglementation européenne sur la déforestation importée, et l’inclusion des communautés locales dans les microprojets forestiers.

La Côte d’Ivoire a perdu environ 13 millions d’hectares de forêts en quelques décennies, réduisant la couverture forestière à moins de 3,5 millions d’hectares en 2015, soit 11 % de son territoire. Face à ce déclin rapide, le gouvernement ivoirien, avec le soutien de partenaires tels que la Banque Mondiale, a adopté la Stratégie de Préservation, de Réhabilitation et d’Extension des Forêts (SPREF 2018). L’objectif est d’atteindre 20 % de
couverture forestière d’ici 2040.

« Nous soutenons le gouvernement ivoirien dans la mise en œuvre de la SPREF, dont le PIF constitue une composante essentielle. Ce projet s’inscrit dans le respect de la réglementation de l’Union Européenne (UE) sur la déforestation importée, notamment grâce à la reconnaissance officielle des agro-forêts à travers des décrets légalisant leur changement de vocation. Le recensement des exploitants et le géoréférencement des
parcelles permettront d’assurer la traçabilité des produits. Au-delà de la protection des forêts, ce projet vise également à améliorer les conditions de vie des populations locales. », a déclaré M. Jean-Dominique BESCOND, chargé du PIF2 à la Banque mondiale.