Le 15 septembre 2024, l’Alliance des États du Sahel (AES), formée par les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina Faso, a annoncé le lancement imminent d’un passeport biométrique commun. Cette initiative, marquant le premier anniversaire de la création de l’AES, symbolise une étape clé dans la coopération régionale entre ces trois pays sahéliens, unis dans leur lutte contre l’insécurité et leur quête d’indépendance politique.
Lors d’une allocution télévisée, le colonel Assimi Goïta, chef de la transition malienne et président en exercice de l’AES, a déclaré que ce passeport entrerait bientôt en circulation dans le but de faciliter la mobilité des citoyens et d’harmoniser les documents de voyage au sein de l’alliance. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large visant à améliorer les infrastructures de transport, de communication et de technologie entre ces trois nations.
L’introduction de ce passeport commun intervient dans un contexte où les pays de l’AES sont confrontés à des menaces transnationales telles que le terrorisme, la contrebande d’armes et le trafic de drogue, des fléaux qui déstabilisent la région depuis plusieurs années.
Le passeport de l’AES pourrait jouer un rôle crucial dans la coordination des efforts de sécurité des trois pays. Il facilitera la gestion des mouvements transfrontaliers et permettra une meilleure traçabilité des individus circulant dans la région, contribuant ainsi à renforcer la sécurité aux frontières. De plus, cette initiative est perçue comme un catalyseur pour renforcer l’intégration économique entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, trois pays dont les économies dépendent largement de l’agriculture et des matières premières.
Sur le plan politique, ce passeport est également un symbole fort de la volonté des pays membres de l’AES de s’affranchir de l’influence des puissances occidentales, notamment de la France, et de s’engager dans une coopération plus étroite avec des partenaires comme la Russie, la Chine et bien d’autres.
En juillet 2024, les trois dirigeants militaires ont consolidé leur alliance en créant une confédération des États du Sahel, unissant ainsi près de 72 millions de personnes sous une même bannière. Cette confédération, dirigée par le Mali pour la première année, a déjà enregistré des succès dans la lutte contre les combattants, selon Goïta, qui a souligné lors de son discours les “victoires significatives” obtenues sur le terrain.
Alors que l’AES célèbre son premier anniversaire, le lancement de ce passeport commun apparaît comme un pas décisif vers une plus grande intégration et indépendance régionale. En renforçant la coopération entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, cette alliance semble déterminée à relever les défis sécuritaires, économiques et politiques auxquels la région est confrontée, tout en affirmant son autonomie face aux puissances étrangères.