Paix au Soudan: déclaration de principe entre le Premier ministre et le chef rebelle al-Hillu

Ebrahim HAMID / AFP Le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok, le 5 septembre à Khartoum.

Jeudi soir, le Premier ministre de la transition a signé une déclaration de principe avec Abdelaziz al-Hillu, chef de l’un des plus importants mouvements armés. Celui-ci faisait partie des grands absents lundi lors de la cérémonie de Juba durant laquelle plusieurs mouvements rebelles ont paraphé un accord de paix présenté comme historique pour les régions périphériques du Darfour, du Kordofan du Sud et du Nil bleu.

 C’est une étape importante pour celui qui dirige la transition soudanaise depuis la chute de Omar el-Béchir. L’initiative vient du Premier ministre Abdalla Hamdok en personne. Celui-ci s’est rendu seul et discrètement à Addis-Abeba, sans mandat officiel du Conseil souverain ou des militaires. Il a discuté en tête à tête avec le très respecté Abdelaziz al-Hillu, un homme clé dans le sud du pays, et il a pris sur lui la signature d’une déclaration de principe historique. Un document succinct, mais qui rend possible un accord de paix effectif sur l’ensemble du territoire soudanais, selon plusieurs analystes.

Le texte tient sur une page. C’est une déclaration en six points, qui affirme des « principes communs » : le caractère « multiéthnique » et religieusement divers du Soudan, l’égalité « garantie par la loi » de « tous les peuples » du pays, la règle démocratique pour tous et surtout « la séparation de la religion et de l’État », et le « respect » du droit à « l’autodétermination » où cette règle ne pourrait s’appliquer. Une revendication ancienne et essentielle d’Abdelaziz d’al-Hillu.

Le statu quo sécuritaire est également affirmé. La faction du Mouvement populaire de libération du Soudan d’al-Hillu peut conserver ses armes et le cessez-le-feu en vigueur est perpétué, jusqu’à la conclusion d’un accord final avec Khartoum, basé sur ces principes communs. Il reste donc encore du chemin à parcourir.

 De plus, rappelons qu’un autre mouvement rebelle influent dans les camps de déplacés du Darfour ne participe pas pour le moment aux négociations officielles pour cet accord de paix global. Il s’agit du Mouvement de libération du Soudan d’Abdelwahid Mohamed al-Nour.
 
    Source : rfi