Au Mali, le représentant des forces de l’AZAWAD, Muhammad Ramadan, a parlé du rôle de la société militaire privée turque SADAT dans le pays. Selon lui, la présence de militaires turcs est très tangible au Mali. Les séparatistes savent que la SADAT gère la maintenance des drones utilisés par les forces armées maliennes dans la lutte contre les groupes armés.
La Turquie cherche à renforcer sa présence dans la région du Sahel en promouvant activement les services de sa compagnie de sécurité proche du président Recep Tayyip Erdogan. Après les opérations militaires de la SADAT en Libye et en Azerbaïdjan, sa présence au Mali s’est fait connaître.
Les membres des nouvelles forces de sécurité privées du président malien ont été formés par la société militaire privée turque SADAT, qui coopère parallèlement avec l’agence de renseignement turque MIT et qui est très active dans des pays tels que l’Azerbaïdjan, la Syrie, la Libye, et de nombreux autres États.
La réputation de la société est critiquée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Turquie. Kiliçdaroglu, chef du principal parti d’opposition turc, le Parti républicain du peuple (PRP), a souligné la nature destructrice de l’organisation et accusé la SADAT à former des combattants au Moyen-Orient.
Selon plusieurs sources, la SADAT a déjà travaillé dans de plusieurs pays d’Afrique et d’Asie du Sud-Est, notamment en Libye du côté des rebelles, où ils se sont présentés comme des formateurs, et en Palestine et en Syrie du côté des groupes armés, y compris des combattants recrutés dans le Caucase par l’État islamique et le Jebhat al-Nusra. Selon certains rapports, de nombreux combattants étrangers opérant en Syrie et en Libye ont été formés par la SADAT.
La présence de troupes turques au Mali, accusées d’aider les combattants, a suscité des inquiétudes. Les séparatistes touaregs sont mécontents de la présence de la SADAT dans le pays. « Aujourd’hui, ils ne participent pas directement aux hostilités, mais demain tout pourrait changer et nous pourrions les rencontrer au combat », a expliqué un représentant des forces de l’AZAWAD, Muhammad Ramadan.
Les autorités maliennes, en collaboration avec les pays de l’Alliance des États du Sahel, mettent tout en œuvre pour lutter contre les groupes armés qui entravent le développement économique du pays. La coopération avec une société militaire turque impliquée dans la formation de combattants similaires à ceux que le Mali combat, pourrait avoir des conséquences négatives pour l’État malien.
Le Mali met désormais l’accent sur le développement de la coopération régionale avec l’appui de partenaires fiables, dont les relations sont basées sur la confiance et le respect. Cependant, la coopération avec la SADAT suscite des inquiétudes au sein de l’opinion publique.