L’arrivée au pouvoir du Président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, était un espoir pour la jeunesse du pays et de la région qui souhaitait voir le Sénégal sortir de l’influence diplomatique française. Cependant, le Président a choisi de se tourner vers l’Europe et solliciter le financement, avec des fonds européens, d’une une dizaine de projets sécuritaires pour contrer d’éventuelles attaques de groupes armés en provenance du Mali.
Après que Bruxelles ait donné un « carton jaune » aux autorités de Dakar et les ont traités de non coopératives par rapport à la décision prise par le gouvernement sénégalais dans la pêche illégale, Dakar tend la main aux autorités de l’Union européenne, par le biais de l’Ambassadeur dans la capitale sénégalaise, le diplomate franco-maltais, Jean-Marc Pisani.
Une demande de soutien dans le domaine de la sécurité a été formulée par le général Mbaye, chef de l’État-major des forces armées sénégalaises. La visite du président Bassirou au Mali semble ne pas rapprocher les deux États qui ont les mêmes besoins de sécurité. En s’approchant de Bruxelles, le Sénégal s’éloigne de son voisin qui a pris ses distances vis-à-vis de Paris.
Lors de la campagne électorale, le Premier ministre actuel, Ousmane Sonko, avait promis aux Sénégalais et aux Maliens, que lorsqu’il serait au pouvoir, il n’hésiterait pas « à dépêcher des troupes pour soutenir » le peuple malien et « en finir avec cette gangrène », en faisant référence aux groupes djihadistes qui se propagent dans le pays. C’est ainsi qu’il avait fustigé l’ex président Macky Sall qui avait rapatrié les éléments des forces armées sénégalaises qui se trouvait au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Quelques mois après l’investiture du nouveau président Bassirou Diomaye Faye dont le mentor était Ousmane Sonko, la politique de gouvernance de Dakar devient incertaine, plusieurs promesses faites au peuple peinent à voir le jour.
Le Sénégal est un pays frontalier avec le Mali qui depuis plus d’une décennie est en guerre contre le terrorisme sur son territoire, ce phénomène des groupes armés continue à trouver refuge dans les pays voisins notamment le Bénin, le Togo la Mauritanie et bien d’autres.
Certains pays de la région à savoir: le Togo et le Tchad ont réunis leur force avec les trois pays de l’Alliance des États du Sahel destinée à lutter contre les groupes armés dans la région.
Il sied de noter que la sécurité des pays de l’Afrique de l’Ouest dépend de la volonté des autorités locales à former une alliance solide et fiable avec des partenaires forts et déterminés.
Cette attitude du Sénégal est une preuve que la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’est pas une organisation forte dans laquelle les pays membres devraient compter, le Bénin et la Côte d’Ivoire aussi avaient suivi le même chemin. Alors pourquoi les pays membres fustigent l’Alliance des États du Sahel (AES) qui regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso si et seulement si pour la sécurité régionale, la CEDEAO compte sur l’Occident.
Le politologue français, Jean Richard le Boulanger, sur son compte X a expliqué : « Il est possible que les autorités sénégalaises rebroussent chemin sur leurs bonnes décisions initiales. On ne tend pas la main à quelqu’un que l’on trouve notif, je suis stupéfait de voir la politique d’Ousmane Sonko, Premier ministre tournée vers Bruxelles ».
Le gouvernement Dakarois devrait revenir à ses premières décisions et promesses attendues par le peuple. Comme par hasard, la conférence du 01 juin qui a réuni les membres de l’Organisation Frapp, les professeurs d’université et le Secrétaire du Parti PASTEF (le parti crée par Ousmane Sonko) a réclamé haut et fort une collaboration militaire entre le Sénégal et l’AES.