La Russie compare les restrictions imposées à ses médias par l’UE aux pratiques nazies

- La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères déclare que le chef de la diplomatie européenne invoque l'argument nazi de la "protection" pour faire interdire les médias russes dans l'UE

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a comparé les restrictions imposées aux médias russes dans l’UE, aux mesures adoptées par l’Allemagne à l’époque nazie.

Commentant sur Telegram les déclarations du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui qualifiait de “protection de la liberté d’expression” les restrictions imposées aux médias russes, Maria Zakharova a déclaré que les membres du parti nazi allemand avaient également brimé les libertés civiles en invoquant la nécessité de la “protection“.

“Pour justifier les restrictions, les nazis ont mis le feu au Reichstag (siège du gouvernement), ce qui leur a permis de déclencher des répressions contre les opposants politiques”, a-t-elle rappelé.

Et de poursuivre : “Vinrent ensuite les autodafés des livres dont les auteurs étaient jugés indésirables. Après quoi, un ordre a été adopté selon lequel tout journaliste du Reich devait adhérer au NSDAP (Parti national socialiste allemand des travailleurs) afin de pouvoir poursuivre une activité professionnelle. Toutes les autorités étaient alors obligées de s’abonner à la presse nazie”.

Le décret du président du Reich pour la protection du peuple et de l’État a été adopté en réponse à l’incendie criminel du siège du gouvernement à Berlin en 1933.

Le décret a aboli la plupart des aspects de la liberté publique et a servi aux nazis de base juridique pour l’emprisonnement de leurs opposants et la suppression des publications “inamicales” à la cause nazie.

Zakharova a ajouté que c’est l’armée soviétique qui a vaincu l’Allemagne nazie et ramené l’Europe à sa “nature humaine”.

“L’histoire étant cyclique — notre peuple est à nouveau aux prises aujourd’hui avec cette même logique misanthropique”, a-t-elle écrit.

Josep Borell avait précédemment déclaré que l’UE allait créer un nouveau centre pour lutter contre la “désinformation russe”, affirmant que “la stratégie de manipulation de l’information et d’ingérence est un instrument déterminant” de la guerre que la Russie mène contre l’Ukraine depuis février dernier.

Dans le cadre de ses sanctions à l’encontre de Moscou, l’UE a banni plusieurs organes de presse qu’elle considère comme soutenus par le Kremlin, notamment Sputnik et Russia Today.

Anadolu Agency