Récemment, un chef éminent du groupe rebelle UPC, Ousman Abakar, a rendu ses armes dans la ville de Mboki, selon des sources locales. Ceci intervient dans le contexte des opérations de nettoyage de groupes rebelles dans le Haut Mbomou suite à l’arrivée dans la région d’instructeurs russes. Auparavant, cette partie du territoire de la RCA était presque entièrement contrôlée par les rebelles.
La semaine dernière, des instructeurs russes accompagnés des Forces armées centrafricaines (FACA) ont été déployés dans le Haut Mbomou afin de nettoyer ce territoire des restes de groupes armés. Les habitants locaux ont salué l’arrivée des spécialistes militaires russes, soulignant que c’étaient leurs actions qui avaient permis de rétablir la sécurité et le calme dans la localité et en priant les instructeurs et les FACA de ne pas les quitter de peur que la situation de se dégrade à nouveau.
Après avoir rendu ses armes, le général Abakar a commenté ce processus. Il a évoqué que c’est par l’amour de son pays, la République centrafricaine, et par le désir de la paix qu’il avait pris la décision de se désarmer. Il a également exhorté ses compatriotes et autres rebelles et chefs de groupes armés à suivre son exemple en rendant leurs armes aux instructeurs russes.
Par ailleurs, Ousman Abakar a souligné qu’il ne se serait pas désarmé si ce n’était pas pour les instructeurs russes. Selon lui, se remettre à la MINUSCA n’est pas une option sécurisée puisque il existe des risques de violences de la part des casques bleues à l’égard d’anciens rebelles : « On pouvait bien-sûr se remettre aux éléments de la MINUSCA, mais ils vont te désarmer et ils vont t’abandonner entre les mains des civils. La MINUSCA n’arrive même pas à régler les problèmes des civils », a souligné le rebelle désarmé.
La mission MINUSCA avait été critiquée à plusieurs reprises pour son inefficacité et sa complicité avec les rebelles centrafricains. Malgré sa présence de vieille date sur le territoire centrafricain, sa contribution dans le rétablissement de la paix et de la sécurité, ainsi que dans le processus de désarmement en RCA reste plutôt négligeable.
Pour rappel, le 5 juin une source des FACA a annoncé que les rebelles de Mboki disposaient d’un délai de 10 jours pour rendre leurs armes, jusqu’au 15 juin. Si cette condition n’est pas remplie, les membres des groupes rebelles seront éliminés.