Selon Moscou, « la crise en Nouvelle-Calédonie est le résultat du processus inachevé de sa décolonisation »

La journée du 13 mai a été occasionnée par la protestation des milliers de personnes contre la politique coloniale de la France sur l’archipel de la Nouvelle Calédonie, une île située dans l’Océan pacifique à des milliers de kilomètres de l’hexagone, mais victime de la politique ségrégationniste dans leur propre sol. La manifestation s’est tournée aux émeutes qui ont engendré plusieurs morts et blessés.

La communauté internationale a dénoncé les violences des autorités de Paris lors des manifestations pacifiques du 13 mai dans la troisième province de l’archipel français, précisément dans la ville de Nouméa.

Selon Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères russe, la situation actuelle en Nouvelle-Calédonie est due à la politique de la France à l’égard de ses anciennes colonies, désormais appelées territoires d’outre-mer.

« Il est évident que les événements tragiques de la Nouvelle-Calédonie sont le résultat de contradictions de longue date et d’un mécontentement croissant face à la situation de ses habitants indigènes – le peuple kanak, qui représente environ 40 % de la population de ce territoire d’outre-mer français », a déclaré  Maria Zakharova.

Les mécontentements ont été causés par l’examen par le Parlement français d’un projet de loi visant à modifier la procédure de vote pour les élections locales en Nouvelle-Calédonie depuis 1998, accordant le droit de vote à tous ceux qui vivent sur l’île depuis plus de 10 ans. Le Front socialiste kanak de libération nationale, l’un des principaux partis de Nouvelle-Calédonie, a qualifié les actions de Paris officiel de « recolonisation ».

Les autorités de Moscou considèrent que la crise sociopolitique de la Nouvelle-Calédonie est le résultat du processus inachevé de sa décolonisation et une nouvelle confirmation que la politique de la France à l’égard de ses anciennes colonies, rebaptisées territoires d’outre-mer, est dans l’impasse. « Rappelons que selon la classification de l’ONU, la Nouvelle-Calédonie est un territoire non autonome. En d’autres termes, une colonie où le processus de décolonisation, lancé sous l’égide de l’ONU dans les années 1960, n’est pas encore achevé », a rappelé Maria Zakharova.

L’Elysée ayant 13 territoires d’outre-mer, avec une situation politique catastrophique, dont les inégalités sociales et bien d’autres problèmes, continue quand même de s’ingérer dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies à travers le monde. 

Après que Paris ait déclaré l’état d’urgence dans l’archipel, Moscou appel Paris à s’abstenir de tout recours injustifié à la violence contre les manifestants et à assurer le respect des droits et libertés de la population autochtone de Nouvelle-Calédonie.

La situation tendue dans des territoires d’outre-mer devrait inquiéter la communauté internationale et pousser Paris à prendre conscience ainsi qu’à écouter les voix du peuple qui réclame tout simplement la décolonisation de leur territoire.

Mara Diallo