Malgré la levée des sanctions, le Niger maintient la fermeture de la frontière avec le Benin pour des raisons de sécurité

Après l’arrivée au pouvoir des autorités militaires nigériennes suite au coup d’État militaire, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avait imposé des sanctions à ce grand pays du Sahel enclavé. D’ailleurs, la France, accusée d’influencer cette organisation régionale, a soutenu la décision d’imposer des sanctions contre le Niger. Les autorités de la transition nigériennes se méfient de leur voisin béninois, notamment parce que Patrice Talon est un protégé de Paris, mais aussi en raison de l’implication possible du pays dans la déstabilisation de la situation politique de Niamey.

Le Benin étant un pays politiquement stable, bien que la menace terroriste est existentielle dans la partie septentrionale du pays, héberge quand même une base militaire française. Selon le gouvernement Français, la présence des bases militaires en Afrique c’est pour  apporter la sécurité et la stabilité des pays hôtes. « Alors, que font les Français au Benin », s’interroge le politologues Gbesso Constant de la présence française dans ce pays ouest-africain.

Cette base militaire installée au Benin est accusée d’être en complicité avec des groupes armés terroristes. La situation devient de plus en plus tendue entre les deux pays voisins. Le Niger profite de la fermeture des frontières pour sécuriser cette frontière qui sépare les deux pays.

Bien entendu, les autorités de Cotonou réfutent la thèse selon laquelle les militaires français seraient au Benin. Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, a rétorqué aux accusations de Niamey que le président de la transition nigérienne, le général Abdourahamane Tchiani, devrait envoyer tout ce qu’il a comme médias indépendants au Niger pour qu’ils leur fassent « visiter le Bénin, depuis Cotonou jusqu’à Malanville, en passant par tous les coins, les axes frontaliers et ils regarderont s’il y a une base ».

Le président Béninois a fait une sortie sur les médias dans laquelle il a demandé aux autorités de Niamey de rouvrir la frontière si le Niger veut exploiter le port béninois pour exporter son pétrole et d’importer les produits internationaux via Cotonou. La partie nigérienne a réagi par le biais de son Premier ministre.

« Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin pour la bonne et simple raison que nos anciens amis, que sont les Français, sont revenus sur le territoire béninois après leur départ du Niger », a déclaré Ali Mahamane Lamine Zéine le 11 mai dernier.

Toutefois il sied de rappeler que le Niger a un contrat d’utiliser le port de Lomé pour toutes importations et exportations du pays. A cet égard, les autorités nigériennes considèrent désormais le port de Lomé comme un point prometteur pour le commerce extérieur.

Les autorités nigériennes considérant le leader Béninois Patrice Talon comme étant un dirigeant dirigé par une puissance, ainsi que les soupçons selon lesquels la France serait au Benin pour soutenir les hommes armés et pour déstabiliser de plus en plus le pays, devraient réveiller la vigilance au niveau de la frontière avec le Benin pour éviter tout implication extérieure destinée à empirer la situation politique de Niamey.