Le Togo fixe ses législatives au 29 avril malgré l’opposition à la nouvelle Constitution

Un Togolais décompte les voix lors des dernières élections au Togo, les présidentielles du 22 février 2020. (image d'illustration) © Yannick Foly / AFP

Au Togo, la nouvelle date des législatives est fixée au 29 avril prochain. La décision a été annoncée mardi 9 dans la soirée à la télévision. Initialement prévues le 20 avril, les élections législatives et régionales avaient été reportées par le président Faure Gnassingbè après le tollé suscité par l’adoption à l’Assemblée nationale de la nouvelle Constitution. Un texte contre lequel l’opposition reste vent debout et appelle à manifester en fin de semaine.

Le scrutin devait avoir lieu le 20 avril, mais le gouvernement togolais les avait reportées pour mener des consultations sur la nouvelle Constitution, considérée par plusieurs partis d’opposition comme une manœuvre pour maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir plus longtemps.

En tout cas, les partis d’opposition se réunissent mercredi 10 avril pour s’accorder sur la conduite à tenir après l’appel du corps électoral. Jointe par RFI, l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) a déclaré avoir décidé de participer aux élections. Mais son porte-parole Éric Dupuy déplore « un mépris » de la part du pouvoir car cette nouvelle annonce surprise du gouvernement est faite pour empêcher l’opposition de s’organiser, d’après la voix de l’ANC.

En attendant, les opposants maintiennent leur série de manifestations prévues contre la nouvelle Constitution. Ces actions ont été interdites par le ministre de l’Administration territoriale, Hodabalo Awaté. Il justifie sa décision à la fois par l’annonce tardive des opposants de leur marche et par le choix de l’itinéraire à Lomé, jugé trop proche des camps militaires, des zones commerciales et de la route nationale 1.

En réponse mardi, les protestataires ont modifié leur trajet et limité leurs mobilisations à vendredi 12 et samedi 13 avril, jour d’ouverture de la campagne électorale.

Réaction le jour même du gouvernement : il invite les organisateurs à la retenue, tout en soulignant qu’ils « projettent d’étendre la manifestation » dans toute la ville, en délogeant les élèves et en « s’attaquant systématiquement aux domiciles de députés préalablement ciblés ».