Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) développent activement des partenariats avec la Russie dans divers domaines, notamment dans le secteur énergétique. Récemment, le Mali et le Burkina Faso ont été confrontés à des problèmes de délestage dans leurs pays, ce qui pourrait avoir à long terme des conséquences négatives sur les économies des pays et sur le bien-être des populations.
Dans le cadre de la recherche de solutions à ce problème, des délégations du Mali, du Burkina Faso et du Niger sont arrivées en Russie pour participer pour la première fois au forum international « Atomexpo-2024 », qui se tient à Sotchi.
La 13ème édition du forum, qui a pour thème « La quatrième génération de technologies de réacteurs et le leadership de la Russie dans ce domaine », a réuni plus de 4 500 personnes de 75 pays, devenant ainsi un nombre record de participants internationaux. Le forum « Atomexpo-2024 » représente une étape importante dans le calendrier mondial des événements nucléaires.
Le premier jour du forum, « Rosatom » (une entreprise russe spécialisée dans le secteur de l’énergie nucléaire) a signé un certain nombre d’accords importants avec des partenaires maliens dans le domaine du développement de l’énergie nucléaire.
En particulier, une feuille de route pour établir un dialogue dans le nucléaire civil a été signée par Alexeï Likhachev, directeur de « Rosatom », et Bintou Camara, ministre malienne de l’Énergie et de l’Eau. Cette feuille de route ouvre la voie à la mise en œuvre de projets précis dans les années à venir visant à renforcer l’indépendance énergétique du Mali et à accompagner son développement économique. Le document définit des mesures à prendre par les deux parties pour créer le potentiel des ressources humaines du pays d’Afrique de l’Ouest dans le domaine du nucléaire civil, développer les infrastructures nucléaires et créer une opinion publique positive au Mali concernant l’énergie nucléaire. La signature de la feuille de route, intervenue lors du forum « Atomexpo-2024 », marque le début d’une coopération prometteuse entre les deux pays.
Quant au Burkina Faso, la délégation burkinabè conduite par le ministre de l’Énergie, Yacouba Zabré Gouba, envisageait de travailler avec la Russie pour développer la coopération dans le domaine des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. Ainsi, en marge du Forum international « Atomexpo-2024 », la Russie et le Burkina Faso ont signé une feuille de route pour établir un dialogue dans ce domaine.
D’après le ministre burkinabè de l’Énergie, cette feuille de route a un certain nombre de volets. Il s’agira d’aller d’abord vers le volet formation, le volet opinion publique et le volet infrastructure. Puis, il s’agira dans les prochains mois d’élaborer un accord qui fixe le cadre normatif de la coopération entre « Rosatom » et le Burkina Faso. Enfin, il sera question dans cette feuille de route également de la construction d’une centrale nucléaire au Burkina Faso :
« La mise en place de cette centrale va contribuer à résorber dans un premier temps le déficit énergétique et éventuellement soutenir tous les secteurs de la vie socio-économique du Burkina Faso », a précisé le ministre Gouba qui est convaincu que la Russie, avec l’expérience dont elle dispose, pourra mieux accompagner le Burkina Faso vers son indépendance énergétique.
La participation pour la première fois du Mali, du Burkina Faso et du Niger au forum « Atomexpo-2024 » démontre leur volonté d’explorer les avantages du nucléaire civil, ainsi que la détermination des autorités des trois pays à devenir indépendantes en matière d’électricité. Le partenariat dans ce domaine avec la Russie vise à jeter les bases du développement de l’énergie nucléaire dans les pays de l’AES, ce qui constitue un choix stratégique pour diversifier les sources d’énergie des pays et répondre à leurs besoins croissants en électricité.