C’est une crise silencieuse qui sévit depuis 2021 entre l’Algérie et les Émirats arabes unis, mais qui a pris une tournure plus hostile depuis l’été dernier. Les médias officiels algériens multiplient les déclarations qui relatent cette tension. Sans avertissement, les Émirats ont pris des sanctions contre des dignitaires algériens considérés comme hostiles, et ne leur accordent plus de visas. Ils accusent Alger d’être hostile à leurs intérêts en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, alors qu’Alger reproche à Abou Dhabi de travailler de concert avec Israël et le Maroc pour « déstabiliser sa sécurité nationale ».
Ce sont les médias locaux proches du pouvoir algérien qui, souvent, se font l’écho du mécontentement d’Alger qui considère qu’Abou Dhabi œuvre dans les coulisses contre l’intérêt de l’Algérie. Abou Dhabi aurait ainsi été l’un des rares pays à avoir voté contre la candidature d’Alger au Conseil de sécurité des Nations unies. Elle aurait également convaincu l’Inde de voter contre l’intégration d’Alger au Brics.
Tout récemment, la radio nationale algérienne a accusé les Émirats de financer le Maroc à hauteur de 15 millions de dollars pour saper ses relations avec les pays voisins du Sahel. Le mois dernier, c’est Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleur qui a déclaré après une rencontre avec le président Tebboune que celui-ci était « au courant de ces manœuvres ».
En effet, sur les dossiers régionaux et en géopolitique, tout oppose les deux pays : Alger est plus proche de la Turquie, du Qatar et de l’Iran alors que les Émirats sont les alliés d’Israël et du Maroc. Sur le dossier libyen, les deux pays s’opposent également : Abou Dhabi soutient le maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen, alors qu’Alger soutient Tripoli.