Rwanda : Paul Kagame répond à la controverse concernant les déclarations d’Emmanuel Macron sur le génocide des Tutsis

Lundi 8 avril, au lendemain de la commémoration du 30e anniversaire du génocide des Tutsis au Rwanda, le président Paul Kagame a tenu une conférence de presse dans la capitale Kigali. Il a réagi aux propos du président français Emmanuel Macron, dans une vidéo où il affirmait la nécessité de “regarder le passé en face”. Cependant, sans revenir sur les citations que la présidence avait fait écouter à la presse, il a souligné que la France avait “arrêté le génocide”. Ce changement est apparu comme une maladresse dans la communication de l’Elysée.

Le président français Emmanuel Macron n’a pas assisté à l’événement organisé à Kigali le dimanche 7 avril, mais a participé à un message vidéo pour marquer le 30e anniversaire du génocide des Tutsi. Ce message, délivré dans la capitale rwandaise le 27 mai 2021, reconnaissait la responsabilité “écrasante” de la France dans le génocide contre les Tutsi. Il insiste sur la nécessité de “regarder le passé en face”,

Cependant, la déclaration de dimanche ne mentionne pas la citation que l’Elysée a envoyée à la presse jeudi dernier.

Le jeudi 4 avril, le service de communication de l’Elysée a envoyé aux médias un texte semblant refléter le contenu d’un message que le président français Emmanuel Macron devait prononcer à l’occasion du 30e anniversaire du génocide contre les Tutsi”. Le chef de l’État rappellera que la France, qui aurait pu arrêter le génocide aux côtés de ses alliés, n’en a pas eu la volonté”. Des mots forts qui vont plus loin dans la perception de la responsabilité de la France et que les médias n’ont pas hésité à reprendre en abondance.

Mais que s’est-il passé ? S’agit-il vraiment d’une rétractation ou d’une simple erreur de communication ? Deux jours plus tard, un fonctionnaire de l’Elysée a commencé à affirmer qu’il y avait eu une “surinterprétation” de la déclaration de M. Macron. Ce dernier y reconnaît la “responsabilité” de la France dans l’abandon de “centaines de milliers de victimes” et “a tout dit” dans son discours de Kigali en 2021.