Une déception majeure pour certains Sénégalais puisque la Cour suprême de Dakar a donné raison jeudi à Ousmane Sonko. La plus haute juridiction a confirmé le verdict de celui de la Cour d’appel condamnant l’opposant sénégalais à une peine de 6 mois de prison et 330,00 dollars d’amende pour diffamation et injures publiques.
“Je suis très très déçu de cette situation. Il n’aurait pas dû y avoir de sélection. C’était censé être une question de volonté populaire”, déclare Aimé Bachir Sagna, un Dakarois. “Nous devons nous conformer à ce que veut le peuple. Je ne dis pas que le peuple veut Sonko, mais il déteste l’injustice, et tout porte à croire que ce qui se passe actuellement est un pas dans cette direction”.
Ce jugement remet également en question le sort de Sonko en tant que candidat potentiel à l’élection présidentielle de février. “J’espère qu’il fera partie des candidats pour 2024. Dès qu’on voit Ousmane Sonko, si on est une personne qui connaît très bien la vie, on se rend compte que c’est une personne qui connaît les réalités du pays, notamment la situation actuelle des jeunes”, raconte Zeyna Williace Barry, une autre habitante de Dakar.
Si certains confirment l’inéligibilité de l’opposant, d’autres préfèrent pécher par excès de prudence, fondant leur verdict sur deux articles du code électoral, au cœur d’une polémique entre juristes.
« La majorité des juristes disent que, selon le code électoral, il faut au moins 6 mois plus un jour, sinon on ne peut pas perdre ses droits civiques. Mais la polémique concerne l’article L30, qui stipule qu’une fois qu’on a été Si vous êtes reconnu coupable, vous êtes radié des listes électorales, et si vous n’êtes pas inscrit sur les listes électorales, vous ne pouvez pas vous présenter comme candidat. Mais c’est au Conseil constitutionnel de décider”, a déclaré Abdolaye Faye.
La confirmation par la Cour suprême du verdict de la cour d’appel de Dakar constitue un véritable coup dur pour les partisans d’Ousmane Sonko, selon le correspondant d’Africanews Wahany Johnson Sambo. “La plupart des journaux de ce vendredi rapportent que l’opposant est quasiment hors course à l’élection présidentielle du 25 février. Il faudra que le Conseil constitutionnel valide cette décision, qui constitue désormais le dernier espoir de la défense”, a rapporté Sambo.