Sénégal : La justice réintègre l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales

Le chef de l'opposition, Ousmane Sonko, s'adresse à ses partisans lors d'un meeting de l'opposition deux jours avant son procès, à Dakar, le 14 mars 2023. - Copyright © africanews JOHN WESSELS/AFP or licensors

Le tribunal de grande instance de Dakar a ordonné, jeudi, la réintégration de l’opposant Ousmane Sonko dans le fichier électoral, lui ouvrant par le fait la voie à une participation à la présidentielle de février 2024.

Le Tgi de Dakar confirme ainsi le verdict rendu par le tribunal de Ziguinchor le 12 octobre avant que la cour suprême ne casse ledit verdict pour demander au Tgi de Dakar de rejuger l’affaire.

« Le juge a annulé la mesure de radiation qui avait été prise par l’Etat du Sénégal contre Ousmane Sonko et a ordonné sa réintégration dans le fichier électoral », a indiqué Bamba Cissé, un des avocats de Sonko à la sortie de la salle de délibération.

« Cette décision qui vient de tomber est exécutoire. Même s’il y’a possibilité de recours, ce recours n’est pas suspensif », a relevé Abdoulaye Tall, autre avocat de Sonko, appelant à remettre, au sortir de cette décision, la fiche de parrainage au mandataire de Sonko pour que celui-ci puisse entamer la collecte auprès du peuple sénégalais.

EL Hadj Diouf, avocat de l’Etat, a annoncé un recours à la cour suprême pour l’annulation de la décision.

Condamné par contumace en juin 2023 à deux de prison pour le délit de corruption de la jeunesse, le leader de Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique, et la fraternité (Pastef) avait été radié des listes électorales, perdant de facto le droit d’être candidat à une élection.

Sonko est écroué depuis le 28 juillet pour de lourdes charges dont complot contre l’autorité de l’Etat, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.

Les déboires du leader de Pastef ont démarré avec les accusations de viol portées à son encontre par une jeune dame travaillant dans un salon de beauté de la capitale en mars 2021 et ayant conduit à sa condamnation pour corruption de la jeunesse.

L’opposant a de tout le temps pointé un complot ourdi au plus haut niveau de l’Etat pour l’écarter de la présidentielle du 25 février 2024.

Si la décision est appliquée, Sonko pourra démarrer sa campagne de parrainage et déposer sa candidature pour la présidentielle dont la date limite est le 26 décembre 2023.