Le gouvernement togolais a déclaré lundi 27 novembre que les prochaines élections législatives et régionales auraient lieu “au plus tard” à la fin du premier trimestre 2024.
Ce retard a été critiqué mardi 28 novembre par le coordinateur de la coalition des partis d’opposition DMP. Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson critique un calendrier irréaliste pour des élections véritablement libres et alerte sur un “vide institutionnel”
“Nous nous dirigeons vers un vide constitutionnel. Notre Constitution nous oblige à organiser des élections au plus tard, 30 jours avant l’expiration du mandat de l’Assemblée. D’une manière générale, le mandat se termine fin décembre, ce qui signifie que nous allons avoir une assemblée qui ne reposera plus sur aucune légalité, une assemblée dans laquelle le parti au pouvoir détient la majorité et soutient le gouvernement, cela signifie que le gouvernement lui-même n’aurait plus aucune légalité et les problèmes du Togo seraient encore plus compliqués.
L’annonce de lundi fait reculer la promesse du président Faure Gnassingbé d’organiser des élections dans un délai de 12 mois.
Si un audit visant à évaluer la transparence et l’exactitude du fichier électoral a été récemment déclaré fiable, l’opposition soutient qu’il existe d’autres sources d’inquiétude.
“Nous considérons que rien n’a été résolu par cet audit du fichier électoral. Tout est à revoir, à commencer par le recensement contradictoire. Et c’est pour cela que nous sommes devant la Cour de Justice de la CEDEAO contre l’Etat.”
Le coordinateur de la coalition de l’opposition a appelé, entre autres réformes, au renouvellement du mandat de la commission électorale et à des découpages plus équitables des circonscriptions.
Plus important encore, elle a demandé des pourparlers avec le gouvernement pour résoudre les problèmes non résolus, mettant en garde contre des manifestations si aucune consultation n’était organisée avant le vote.
En 2010, Adjamagbo-Johnson est devenue la première femme à se présenter à la présidence de cet État d’Afrique de l’Ouest, mais elle a retiré sa candidature par crainte de fraude.
Le chef de l’Etat togolais est au pouvoir depuis 2005 après le décès de son père, le général Eyadema Gnassingbé, qui a dirigé le pays pendant 38 ans.
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