Alors que les dirigeants des BRICS se réunissent, Ramaphosa dénonce la punition collective des civils palestiniens

Cyril Ramaphosa lors du Dialogue des dirigeants avec le Conseil des affaires des BRICS et la Nouvelle banque de développement, au palais Itamaraty, au Brésil, 14 novembre 2019 - Copyright © africanews Eraldo Peres/Copyright 2018 The AP. All rights reserved

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a présidé mardi 21 novembre une réunion conjointe extraordinaire virtuelle des pays des BRICS sur la situation au Moyen-Orient.

Des responsables des six pays qui devraient rejoindre le bloc l’année prochaine, à savoir l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis, ont également participé à la réunion.

Dans son discours d’ouverture, le président sud-africain a accusé le Hamas et Israël de violer le droit international, alors que la crise humanitaire s’aggrave à Gaza.

« La punition collective des civils palestiniens par le recours illégal à la force par Israël est un crime de guerre », a déclaré Ramaphosa. « Le refus délibéré de médicaments, de carburant, de nourriture et d’eau aux habitants de Gaza équivaut à un génocide. »

“En attaquant des civils et en prenant des otages, le Hamas a également violé le droit international et doit être tenu responsable de ces actions”, a ajouté le président.

Dans une déclaration commune, le bloc des BRICS a exhorté Israël et le Hamas à « faire preuve d’un maximum de retenue », et a appelé à « une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue conduisant à une cessation des hostilités ».

Ramaphosa a également appelé au déploiement d’une force de l’ONU “pour surveiller la cessation des hostilités et protéger les civils”.

Israël et le Hamas se sont mis d’accord mercredi 22 novembre sur la libération des otages et une trêve de quatre jours.

Quel est le problème?

L’accord apportera un premier répit aux Palestiniens déchirés par la guerre à Gaza, où plus de 12 000 personnes, dont de nombreuses femmes et enfants, ont été tuées, selon les autorités sanitaires. Cela pourrait également offrir une lueur d’espoir aux familles angoissées des personnes enlevées le 7 octobre.

L’accord, négocié par le Qatar, les États-Unis et l’Égypte, a été annoncé alors que les combats s’intensifiaient dans les quartiers centraux de la ville de Gaza.

Les dirigeants israéliens se sont fixé un double objectif : écraser le Hamas et ramener les otages chez eux. Mais ils n’ont pas expliqué clairement aux familles comment ils envisageaient d’équilibrer les deux.

Certaines familles d’otages ont déclaré craindre que l’offensive militaire ne mette en danger leurs proches. Les dirigeants israéliens, à leur tour, ont fait valoir que seule une pression militaire sur le Hamas pourrait conduire à la libération de certains otages dans le cadre d’un éventuel accord impliquant un cessez-le-feu temporaire.

Israël a confirmé cette semaine la mort de deux otages, et le Hamas et le Jihad islamique ont récemment publié plusieurs vidéos d’otages qui semblaient malades, provoquant peur et inquiétude chez beaucoup.

Quelle paix pour les Israéliens et les Palestiniens ?

Benyamin Netanyahu est en difficulté dans son pays depuis des mois en raison d’affaires judiciaires et de la réforme du système judiciaire menée par son gouvernement.

Après l’attaque du 7 octobre, sa cote de popularité a touché le fond en Israël.

Le chef de l’opposition Yair Lapid a appelé le 15 novembre le Premier ministre Benjamin Netanyahu à démissionner en raison de ce qu’il a qualifié de mauvaise gestion par le gouvernement de la guerre contre le Hamas.

Lapid n’a pas rejoint le cabinet de guerre établi après le 7 octobre du Hamas.

Selon les médias locaux, les conditions préalables à son adhésion au gouvernement incluaient l’éviction des ministres Bezalel Smotrich, qui dirige le sionisme religieux, et d’Itamar Ben Gvir, le leader d’Otzma Yehudit.

En réponse à l’époque, le parti au pouvoir, le Likoud, avait critiqué Lapid pour ses propos, l’accusant de chercher à établir un gouvernement qui « établirait un État palestinien […] et permettrait à l’Autorité palestinienne de contrôler Gaza ».

Dans une déclaration commune dévoilée mardi 21 novembre, le bloc des BRICS « a réaffirmé qu’une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien [ne pouvait] être obtenue que par des moyens pacifiques ».

La Russie, du bloc des BRICS, a déclaré que le bloc des pays émergents pourrait jouer « un rôle clé » dans la recherche d’un règlement politique.

Poutine a proposé le mois dernier que Moscou puisse jouer un rôle de médiateur dans le conflit en raison de ses relations avec Israël et les Palestiniens.

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