Au moins 20 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées, dans la nuit de dimanche à lundi, à Mamfé, une commune située dans le département de la Manyu, région du Sud-Ouest du Cameroun, ont annoncé le préfet Viang Mekala et le maire Tabenchong Robertson Ashu, joints par Anadolu.
Selon le préfet, les victimes ont été massacrées dans leur sommeil dans une attaque attribuée aux sécessionnistes.
« Tôt ce matin nous nous sommes réveillés avec un terrible drame. Une très mauvaise information. Aux environs de 3h du matin (2h TU) de ce lundi 6 novembre 2023, des compatriotes ont été victimes d’une grande attaque des sécessionnistes dans le quartier appelé Egbekaw un des quartiers les plus anciens de Mamfé. Au moins 20 personnes ont été massacrées. Nous avons déjà découvert 20 corps calcinés », a déclaré le préfet à Anadolu.
L’autorité administrative de la Manyu précise que « 20 maisons ont été incendiées et 7 personnes sont à l’hôpital de Mamfé en soins intensifs ».
Toujours selon le préfet, « le quartier donne accès à la brousse et à une rivière. Ce qui a permis aux sécessionnistes d’attaquer le quartier et de repartir sans être inquiétés alors que tout le monde dormait. Il y a des femmes et des enfants parmi les victimes ».
Le maire Tabenchong Robertson Ashu, a confirmé, de son côté, les déclarations du préfet indiquant que le nombre de morts pourrait augmenter.
« Nous déplorons la mort d’au moins 20 personnes cette nuit. Les corps sont déposés à la morgue de l’hôpital de Mamfé. Les recherches se poursuivent pour voir s’il n’y a pas d’autres victimes. Le nombre pourrait croître dans les prochaines heures », a indiqué le maire.
« Nous appelons les populations à rester calmes », a-t-il conclu.
Les médias locaux, notamment « Manyu culture », passent en boucle les vidéos de la tragédie, largement diffusées sur les réseaux sociaux camerounais. Sur ces vidéos, l’on peut voir les corps des personnes calcinés et de nombreuses maisons incendiées. Et, entendre des centaines de personnes s’exprimant en langue locale, condamner cette tuerie.
Cette nouvelle tuerie survient le 6 novembre 2023, date symbolique au Cameroun où le parti au pouvoir célèbre l’arrivée, le 6 novembre 1982 du président Biya, 90 ans, au pouvoir.
Au cours des manifestations sur l’ensemble du pays, les partisans du régime ont appelé le président Biya à se présenter à l’élection présidentielle de 2025.
Pour rappel, les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, sont ravagées par la crise anglophone depuis fin octobre 2016. Les Camerounais d’expression anglaise qui peuplent majoritairement les deux régions s’estiment marginalisés.
Selon l’ONG International Crisis Group (ICG), la crise anglophone a fait plus de 6000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer.
Anadolu Agency