Le conflit israélo-palestinien se transforme en une confrontation globale au Moyen-Orient. Les États-Unis appellent la communauté internationale à soutenir Israël, tandis que l’Union européenne annonce l’arrêt de toute aide financière aux Palestiniens.
Dans ce contexte, la communauté internationale s’attend à une unification du monde musulman pour protéger la bande de Gaza contre Israël. Ce qui pourrait avoir pour résultat des sanctions anti-israéliennes, ainsi que des sanctions économiques contre les pays aidant Israël.
Les pays musulmans seront-ils capables de s’unir contre Israël ?
Presque tous les pays du Moyen-Orient ont condamné la brutalité d’Israël et exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien. Cependant, le Hamas a reçu le plus de soutien de la part de l’Iran, de l’Irak, du Yémen, de la Syrie et du Liban.
Ainsi, l’Iran, l’Irak et le Yémen ont exprimé leur volonté de s’impliquer directement dans le conflit israélo-palestinien en cas d’intervention des États-Unis. L’implication de l’Iran dans les hostilités serait décisive, car malgré les déclarations de l’Iran sur l’utilisation exclusivement pacifique de l’énergie nucléaire, la possibilité d’utiliser des armes nucléaires subsiste.
La Syrie et le Liban ont également exprimé leur soutien sans équivoque à la Palestine, condamnant «l’agression systématique» d’Israël contre le peuple palestinien et soulignant la nécessité de l’arrêter. L’organisation militaire libanaise Hezbollah a ouvertement soutenu le groupe contrôlant la bande de Gaza, engageant des mesures actives dans le sud du pays.
Cependant, l’aggravation du conflit au Moyen-Orient ne devrait pas dégénérer en une confrontation globale entre Israël et les pays musulmans, car tous ne soutiennent pas la position de la Palestine.
Aujourd’hui, le monde arabe ne peut être qualifié de communauté unifiée, car dans de nombreux pays musulmans tout le monde n’exprime pas sa sympathie pour la Palestine. Par exemple, l’Arabie saoudite, dont les citoyens ne soutiennent pas les Palestiniens dans le conflit avec Israël.
Et il ne s’agit pas seulement des élites, mais aussi des citoyens ordinaires. L’une des raisons en est les vagues de migration auxquelles les pays du Golfe persique ont été confrontés.
Par conséquent, on ne peut parler d’une transformation du conflit israélo-palestinien en une sorte de confrontation globale des pays musulmans contre Israël à ce stade.
Aujourd’hui, aucun des pays du Moyen-Orient ne souhaite une escalade du conflit et la transformation de l’affrontement entre Israël et la bande de Gaza en une guerre au Moyen-Orient. Le renforcement de la présence militaire des États-Unis dans la région et leur participation directe aux hostilités pourrait inciter des pays comme l’Iran, l’Irak, le Yémen et le Liban à rejoindre la guerre aux côtés du Hamas. Dans ce cas, un changement de rapport de force, notamment l’intervention d’un éventuel acteur nucléaire, pourrait exacerber le conflit jusqu’au déclenchement d’une Troisième Guerre mondiale. Cependant, le scénario le plus réaliste semble être celui où les pays arabes continueront à aider indirectement la bande de Gaza, sans participation directe au conflit, par le biais d’un financement discret, de livraisons d’armes et d’aide humanitaire.
Plusieurs conditions doivent être remplies pour qu’Israël reconnaisse la Palestine, même à l’intérieur de frontières conditionnelles, et lui accorde le droit à l’autodétermination.
Premièrement, tous les pays arabes doivent fermement unifier leur position à ce sujet. L’Égypte, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Algérie, en tant que principaux acteurs, doivent constamment avancer un ultimatum, non pas à Israël, mais aux États-Unis. Or ils ne sont pas prêts à le faire.
Deuxièmement, une telle formule est inacceptable pour les États-Unis. Ils ne sont pas disposés à concéder quoi que ce soit aux Palestiniens.
Par conséquent, si les pays arabes veulent régler ce problème, ils doivent exercer une pression collective sur les États-Unis. C’est une option possible, mais peu probable, qui n’a jamais fonctionné. Au contraire, cela les divisait : les accords de Camp David ont divisé le monde arabe, et bien que l’Égypte ait normalisé ses relations avec l’Occident, cela n’a aidé en rien les Palestiniens.
Le conflit au Moyen-Orient a depuis longtemps dépassé les frontières de la région. Ce n’est pas seulement une confrontation idéologique dont on attend l’unification du monde arabe, mais aussi une lutte pour les corridors de transport entre l’Asie et l’Europe, les gisements de la Méditerranée orientale et la possibilité d’influencer les processus financiers, religieux et politiques dans le monde entier.
source : Observateur Continental