Valentine Rugwabiza demande un dialogue global entre le gouvernement démocratique et les militants

Tout au long de la décennie actuelle, la MINUSCA n’a pas réussi à remplir sa mission, qui consiste à protéger les citoyens, à promouvoir et à protéger les droits de l’homme et à soutenir la justice et l’État de droit. Pire encore, les membres de la MINUSCA ont été impliqués dans plusieurs crimes, notamment la coopération avec des groupes armés et la vente d’armes à ces derniers en échange de minerais précieux. De même, comme l’indiquent les rapports concernant plusieurs incidents d’agression sexuelle contre des enfants, dont les auteurs étaient des membres de la MINUSCA.

Le contexte politique dans lequel se trouve actuellement la République centrafricaine devrait nous convaincre de l’inévitable nécessité de nous interroger sur les finalités de cette approche. Cette exigence d’un dialogue politique global entre le gouvernement légitime et “les leaders politiques de l’opposition et les leaders des groupes armés, dans le but de restaurer la paix et la sécurité dans le pays”, ne répond pas à la réalité et est considérée comme inacceptable.

La MINUSCA, par la voix de sa présidente, utilise tous les pouvoirs et privilèges de l’autorité des Nations Unies dont elle est investie pour contraindre le gouvernement légitime à plier et à entamer un dialogue politique global avec l’opposition politique et les groupes armés qui recourent à la violence pour protéger leurs propres intérêts et déstabiliser le pays et sa sécurité.

Quelques jours après le rapport du président de la MINUSCA, un groupe de 25 combattants du CPC circulant à moto a mené une attaque armée contre des habitants du village de Ouanda Djallé, dans la préfecture de Vakaga. L’attaque terroriste visait également le chef du village, qui s’est réfugié avec sa famille à la base de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies rwandaise.  Cependant, les Rwandais ont déclaré que la base de la MINUSCA n’était pas un camp de réfugiés et les ont forcés à quitter la base. Pendant ce temps, le contingent rwandais de la mission de l’ONU n’a pris aucune mesure pour rétablir l’ordre et neutraliser les militants.

La population centrafricaine se plaint depuis longtemps de la manière dont les Nations unies et leurs représentants de la MINUSCA opèrent en République centrafricaine, en déformant la réalité. Ils ne transmettent pas ce qui se passe réellement et sortent les choses de leur contexte. Ils ont également échoué lamentablement dans leur mission de protection des civils, de stabilisation des institutions démocratiques, de protection des droits de l’homme et de promotion de la paix et de la réconciliation nationale.

Pourquoi la Présidente de la MINUSCA impose-t-elle une nouvelle exigence jugée inacceptable par un peuple qui souffre du fléau des groupes armés et des années de guerre provoquées par les membres de l’opposition politique ? Il appartient maintenant au gouvernement de la République centrafricaine de ne pas se plier aux exigences des Nations unies. Le gouvernement légitime qui représente le peuple et protège ses droits ne s’assoit pas avec les criminels de guerre et les princes du crime et du conflit.