La campagne électorale en vue de la Présidentielle malgache, dont le premier tour est prévu le 9 novembre prochain, a démarré mardi 10 octobre à Madagascar sur fond de tensions entre camps politiques rivaux.
D’un côté, le Président sortant Andry Rajoelina, candidat à sa propre succession, et son équipe ont entamé cette première journée de campagne par une séance de prière sur la colline de Mahatazana, à Antananarivo. Le candidat portant le dossard numéro 3 a, par la suite, rallié la partie nord de l’île en vue d’un meeting politique avec ses partisans. Pour le moment, le camp du Président sortant est le seul à faire campagne.
« Nous respectons strictement ce qui est prévu par la Constitution. La loi a fixé que la campagne électorale débute aujourd’hui et nous nous y conformons, rien de plus », martèle Lalatiana Rakotondrazafy, ex – Ministre de la Culture et de la Communication dans une déclaration à Anadolu. Parmi les figures emblématiques du régime d’Andry Rajoeline, elle a déposé sa démission de son poste de ministre hier, 09 octobre pour faire campagne aux côtés de l’ancien Président.
Concernant la manifestation des candidats de l’opposition, elle a affirmé qu’« aucun texte ne stipule que si les autres candidats boycottent la campagne électorale, l’élection ne pourrait se tenir ».
Le collectif des 11 candidats, qui rassemble en majorité des chefs de partis politiques, a décidé, pour sa part, de boycotter la campagne électorale. Ils ont décidé de poursuivre leur manifestation en faisant le tour des quartiers populaires comme Anosibe et Andavamamba. « Tant que nos revendications ne sont pas satisfaites, nous continuerons. Nous exigeons la recomposition de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et du gouvernement ainsi que la mise en place d’une Cour électorale spéciale (CES) », explique Jean Jacques Ratsietison un des candidats du collectifs dans une déclaration à Anadolu.
Selon toujours ses explications, ils revendiquent également l’exclusion du candidat Andry Rajoelina de la course présidentielle à cause de son acquisition de la nationalité française.
Les candidats du collectif ont effectué une série de marches dans les rues de la Capitale depuis le lundi 02 octobre dernier et entendent poursuivre leur manifestation dans les autres régions du pays. Un seul candidat dénommé Raderanirina Sendrison Daniela qui n’est pas issu d’un parti politique est, quant à lui, resté silencieux.
Depuis plusieurs jours, le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) a entamé une médiation en enchaînant les rencontres avec les deux parties mais n’a pas encore débouché vers une entente.
Madagascar s’apprête à élire un nouveau Président de la République le 09 novembre pour un mandat de cinq ans. 13 candidats ont été officiellement validés par la Haute Cour Constitutionnelle. La campagne électorale s’étendra sur une trentaine de jours avant une journée de silence électorale qui précèdera le jour du scrutin.
Anadolu Agency