Les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont donné leur feu vert pour qu’une opération militaire « démarre dans les plus brefs délais » afin de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger où des militaires ont pris le pouvoir il y a deux semaines. La force en attente de la Cédéao, héritière de l’Ecomog est à cet effet en point de constitution pour rétablir le président Mohamed Bazoum au pouvoir par la force.
Suite au deuxième sommet organisé pour restituer l’ordre constitutionnel au Niger tenu le 10 août 2023 à Abuja au Nigeria, la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest a donné son feu vert pour une opération militaire au Niger, avec l’objectif de restaurer l’ordre constitutionnel après le coup d’État du 26 juillet. La « force en attente » de la communauté ouest africaine ( Cédéao) est déjà intervenue à plusieurs reprises au Libéria au cours de la première guerre civile qui a secoué le pays puis en Sierra Leone et en Guinée-Bissau au cours des années 1990. En 2013, cette force militaire a été déployée à Bamako au Mali pour combattre les djihadistes d’Al-Qaïda. La dernière intervention de la force en attente de la CEDEAO, remonte à janvier 2017, avec l’« Opération restaurer la démocratie », destinée à forcer l’ancien président Yahya Jammeh à céder le pouvoir à Adama Barrow, élu lors de la présidentielle gambienne. L’organisation ouest-africaine avait alors mobilisé un contingent de 4 000 hommes au début de l’opération.
La conférence, ayant noté que tous les efforts diplomatiques entrepris par la CEDEAO pour résoudre la crise ont été repoussés avec défiance par les dirigeants militaires de la République du Niger (…) Ordonne le déploiement de la Force en attente de la CEDEAO pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel en République du Niger.
CEDEAO, Communiqué
Suite au premier sommet tenu le 30 juillet, les chefs d’Etat majors de la CEDEAO avaient défini les contours de cette intervention militaire, une planification achevée le 4 août 2023. Avec un effectif de plus de 135 000 militaires actifs en 2023, l’armée nigériane pourrait mobiliser le contingent le plus important. Les autres pays vont apporter chacun leurs contributions en matière logistique et d’équipement. Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a quant à lui indiqué qu’il fournirait « un bataillon » de 850 à 1100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin.
Les chefs d’etats ont marqué un accord pour le déploiement des troupes dans un certains nombres de pays dont la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire fournira un bataillon et as pris toute la disposition financière pour l’opération si elle doit durer trois mois. Les provisions seront faites au niveau budgétaire pour que nos soldats et officiers qui participent à cette opération déploiement ne manquent de rien. Donc la Côte d’Ivoire est prête et j’ai donné instruction au chef d’etat major général des armés de commencer la mobilisation des troupes pour leurs participation à cette opération de la CEDEAO.
Alassane Ouattara, Président de la République – Côte d’Ivoire
Cette offensive qui est tout autant attendue par les militaires du conseil national pour la sauvegarde de la patrie pourrait déboucher sur une confrontation multiplex avec notamment les militaires du Niger, du Mali et du Burkina Faso qui ont déjà annoncé qu’ils constitueront une alliance pour faire face au bloc de la CEDEAO.
Notons que La « force en attente » de la Cédéao est l’héritière de l’Ecomog. Ce groupe militaire d’interposition est né en 1990 de la volonté de l’organisation de faire respecter les cessez-le-feu dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Ses troupes sont composées d’hommes issus des pays membres de l’organisation donc le Bénin, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo en excluant ceux du Burkina Faso, du Mali, et du Niger.
Africa24